L'histoire :
Alors que son frère Peter a la rougeole, Tom est conduit chez ses oncle et tante pour passer une partie de ses vacances. Allan et Gwen tiennent avant tout à surveiller chez le garçon le moindre signe qui indiquerait qu'il a lui aussi contracté la maladie. Ils lui demandent de rester enfermé, avant d'être certains qu'il ne risque rien. L'horloge qui trône au milieu du hall d'entrée est un objet fascinant pour l'enfant, curieux qu'il est. Il est pourtant interdit d'y toucher, car elle appartient à une certaine Madame Bartholomé qui habite en haut de l'immeuble, et serait très en colère d'apprendre qu'on intervient dans son rituel de remontage de la vieille mécanique. Pourtant, c'est par elle que tout va commencer. Contraint de se coucher tôt pour avoir dix heures de sommeil, le garçon ne parvient pas à fermer l’œil. Il en est réduit à compter les coups de l'horloge qui sonne. Mais lorsque les douze coups de minuit sont suivis d'un treizième, le garçon est intrigué et répond à l'appel de sa curiosité. Il s'approche de l'horloge, puis ouvre la porte qui donne sur l'arrière de la demeure. Il découvre à sa grande stupeur un superbe jardin. Oncle Allan et Tante Gwen lui avaient pourtant affirmé que l'arrière de la maison n'était qu'une vieille cour sale où l'on range les poubelles. Le lendemain matin, Tom ne sait comment aborder le sujet de sa découverte. Mais il n'a qu'une envie : entendre à nouveau le treizième coup de minuit !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Edith adapte ici un roman de l'auteure anglaise Philippa Pearce, qu'elle aime particulièrement, un livre pour enfant qui a marqué de nombreux auteurs comme le laisse entendre la postafce très respectueuse de Frédéric Bézian. Avec ses personnages simples et ses couleurs douces très personnelles, elle donne immédiatement une touche particulière au récit, une déclinaison littéraire légèrement surannée, parfaitement en ligne, imagine t-on, avec l'esprit du livre pour enfant qui fut publié en 1958. Son adaptation en BD ne vise pas particulièrement un public jeune, mais plutôt les amateurs d'une forme de poésie du souvenir, d'une naïveté qu'on conserve précieusement pour s'y abandonner de temps en temps. Les promenades de Tom sont très joliment décrites, les grandes images de découverte du jardin sont de vraies bouffées d'air lorsque la page se tourne. Edith exerce son talent avec une véritable maîtrise narrative, dans un style comme toujours personnel aux couleurs soignées. En parcourant ce récit entre rêve et réalité, on imagine que le roman anglais a eu sur la scénariste et dessinatrice le même effet qu'un Petit Prince, ou peut-être les souvenirs d'enfance de Proust, qu'il fut pour elle une sorte de choc littéraire hors du temps. C'est en tout cas le sentiment que l'on ressent en partageant ces balades entre rêve et réalité, pleines des sentiments forts et des émerveillements subits que les enfants ressentent. A tous les âges.
