L'histoire :
Doug est détenu dans les sous-sols secrets où ont lieu les terrifiantes expériences qu'il a pu voir sur la cassette vidéo trouvée dans la villa des Mason. Ce « meilleur job du monde » qu'il s'était vu confier n'était donc qu'un piège, dont il ne connait pas les enjeux, bien qu'il pense en avoir identifié l'instigateur. L'opportunité semblait trop belle pour être vraie : être payé une petite fortune pour simplement vivre six mois dans une villa paradisiaque sur une île inhabitée, c'était forcément trop beau pour être innocent. Attaché sur une sorte de lit d’hôpital, il se réveille avec un bandeau sur l’œil, une douleur atroce au flanc, et un docteur qui vient lui annoncer qu'on lui a prélevé un rein et un œil. Pendant ce temps, l'office de tourisme du Queensland s'inquiète de la disparition de Will, l'agent qu'ils avaient envoyé retrouver Doug. L'île reste totalement injoignable par les moyens de communication classiques, Liz décide alors d'avertir la police de Brisbane pour tenter de retrouver son collègue. Le père de Doug met un détective privé sur l'affaire, des forces vont alors converger vers l'île. Ce qui devait être une expérience hautement médiatique pour la presse people semble prendre une tournure dramatique. Tandis que le passé terrifiant des époux Mason est peu à peu dévoilé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christophe Bec apporte une conclusion à cette aventure très angoissante qui met en scène un jeune trader appâté par une mission tranquille et très bien payée sur une île ensoleillée. Ce troisième et dernier album orchestre une nette montée en puissance de l'angoisse, et une plongée dans l'horreur des expériences menées par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale, et par leurs successeurs ensuite. L'humour et la légèreté n'ont plus de place dans ce troisième tome qui décrit la machination dans son ensemble, avec force détails et sans épargner ses personnages. De nombreuses séquences ont une vraie portée cinématographique, tant on imagine le déroulement sur grand écran de l'expérience de Doug dans cette horreur qui se dévoile petit à petit. Bec construit des situations fortes, frappantes et parfois choquantes, dont la portée est toutefois minimisée par le peu de temps qui leur est consacré. Avec le recul, cette île déserte et ses événements angoissants rappellent bien entendu une série TV à succès de ces dernières années. Avec, en point commun, une certaine frustration lorsque la dernière page est tournée, probablement liée à la rapidité nécessaire des révélations qui se succèdent et mettent fin à toutes les questions. La lecture de ce dernier tome est indispensable pour tous ceux qui ont plongé dans les deux précédents. Le travail de Christophe Bec et de son dessinateur Rafa Fonteriz sont à la hauteur de l'enjeu, sans qu'il justifie pour autant des regrets chez ceux qui n'avaient pas pris part à l'aventure. Ils ont construit une aventure dont le pitch initial est d'une grande force, mais dont la conclusion est un peu radicale.