L'histoire :
L'état australien de Queensland propose de postuler pour ce qu'il qualifie lui-même de « meilleur job du monde ». En effet, le gagnant d'un concours pourra vivre durant six mois sur une île paradisiaque. En échange de l'entretien de la villa où il séjournera, l'heureux veinard pourra profiter de l'endroit comme il le souhaite et bénéficiera en plus d'un salaire s'élevant à 150 000 dollars ! Plusieurs milliers de candidats à travers le monde, tentent donc leur chance avec l'espoir d'être choisi. C'est finalement Doug Ellis, un jeune trader de Londres, qui décroche la timbale. Ses amis et ses collègues ont du mal à comprendre pourquoi le jeune homme souhaite s'exiler seul sur une île durant six longs mois, alors qu'il ne manque de rien à Londres. Lui y voit l'occasion de prouver qu'il peut s'en sortir seul sans les coups de piston de son père. Doug se rend donc à l'aéroport, suivi de près par les journalistes et les télévisions du monde entier. Heureusement, il réussit à s'éclipser quelques minutes aux toilettes afin de prendre des cachets de prométhazine : il a caché son problème de mal de l'air à son nouvel employeur, afin de ne pas être recalé. Arrivé sur l'île Carpenter, où il vivra désormais, Doug rencontre Rachel Mason, la propriétaire des lieux. Rachel l'accompagne pour un tour du propriétaire... Tout semble parfait. Un détail curieux, toutefois : ses bras sont couverts de cicatrices... Au moment de partir, la propriétaire se comporte aussi bizarrement, en montrant une porte que Doug ne devra surtout jamais ouvrir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2009, le gouvernement australien proposait authentiquement de devenir le gardien d'une île paradisiaque durant six mois. De nombreuses candidatures de postulants furent triées sur le volet. Partant de cette info réelle, Christophe Bec a extrapolé une fiction évidemment teintée de fantastique (la Bec's touch). Ici, un gosse de riche veut se prouver qu'il peut se débrouiller sans l'aide de son père en s'occupant d'une île pendant tout un semestre. Le héros suppose alors que le plus dur à supporter sera la solitude... Une suite d'événements étranges vont définitivement lui faire oublier cette crainte basique. Au début, le héros s'occupe sans problème, profitant des lieux et des DVD. Plaisant à suivre, le récit tarde tout de même un peu à débuter. Le jeune homme – et le lecteur ! – trépignent de jeter un coup d'œil derrière cette fichue porte ! Dès lors, les événements fantastiques surviennent et nous tiennent en haleine. On se pose mal de questions : sommes-nous vraiment en proie à des événements fantastiques ? N'est-ce pas plutôt une mise en scène pour espionner la réaction du héros qui participe peut-être, sans le savoir, à une émission de téléréalité ? La manière dont Rachel Mason parle de cette porte au héros, c'est avant tout pour qu'il désobéisse, non ? L'île où il se trouve est-elle réellement déserte ? La personnalité réelle de Doug reste également bien mystérieuse et complexe, rendant le récit encore plus intéressant. Aux dessins, Rafa Fonteriz livre du bon travail, académique mais consciencieux, passant avec talents d'un décorum paradisiaque à des ambiances inquiétantes. Le mystère se dévoile progressivement, mais conserve encore beaucoup de zones d'ombres... en attendant de découvrir la suite.
