L'histoire :
Alice est projetée soudainement dans un univers parallèle, sorte de « zone d’attente » dans laquelle sont envoyés les gens plongés dans le coma. Sa conscience numérisée évolue dans un monde où tout est possible, géré par un ordinateur central nommé Carol. Dans cet univers au décor complexe, les êtres humains sont semblables à des dieux. Bien entendu, il ne s’agit que d’images virtuelles, les lois de la physique classique n’ont aucun sens. Dans la vie réelle, Alice est gravement accidentée, à bord d’un SAMU futuriste. Etant donné l’urgence de son transfert, les médecins n’ont eu d’autre choix que de la télécharger dans ce monde virtuel sans « protocole d’accès ». Elle a donc été envoyée dans Carol de manière aléatoire, sans aucune des informations de base requises. Lay-Ing, l’avatar féline qui la prend en charge dès son arrivée, ne connaît ni son nom réel, ni son profil psychologique, ni son passé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Seul aux manettes de cette nouvelle série de la collection Soleil Levant (mangas), Kara s’est lancé dans une initiative intéressante : un essai philosophique en BD. Question centrale : que peut vouloir de plus quelqu’un qui peut tout ? Et par ailleurs pour Kara, comment représenter visuellement un univers où tout est possible ? Pari gagné côté graphisme. Les ambiances tiennent à la fois du manga et de l’école franco-belge. Il y a beaucoup de talents dans ces enchevêtrements virtuels en constant mouvement. Les influences nipponnes sont très présentes, aussi bien de par les styles architecturaux qu’à travers les références culturelles : dragons, temples, kimonos... Il semble par contre plus difficile de raconter une histoire sans fil directeur, sans notion de temps, sans repère physique fixe. Les protagonistes semblables à des Dieux tergiversent sur les limites de leur monde ou de leur pouvoir absolu. Une parabole manga d’Alice au pays des merveilles un tantinet laborieuse à suivre.