L'histoire :
Ayant pris la mer avec un nouvel équipage, qui pense qu’il vogue sur les traces du fabuleux et légendaire trésor du fameux pirate Mell-Tallec, Hannibal Meriadec poursuit en réalité un tout autre dessein… Certes, ce n’est pas par hasard qu’il a négocié avec les elfes une carte donnant accès aux Sidh (des mondes parallèles), ni qu’il a du arracher à Igilt la pierre de Gaëldenn au péril de sa vie. Mais point de mirifique trésor à la clé : une simple et tenace vengeance uniquement, qui oblige notre capitaine à acquérir le Sang du Dragon, un élixir puissant… Quelques heures à Ouessant ont bien failli lui faire perdre la tête : les révélations qu’on lui a faites sur le comte de Cagliostro, ce vieil ennemi qui a conduit sa mère sur le bucher, appellent depuis moult rasades de vieux whisky… Pour l’heure, il poursuit tout de même l’aventure vers le gouffre de Saint-Anselme, dernière étape vers la porte de Gwherzen, le Sidh qui donne accès au Sang du Dragon. Il lui faut néanmoins en acquérir la clé forgée par Iweret, un druide maléfique jadis terrassé par Lancelot et enterré au château de Don… Du pain sur la planche, d’autant plus que Cagliostro est sur ses talons avec une dangereuse alliée. Comble de malchance : le passé s’invite à la fête sous les traits d’une vieille histoire dans laquelle le petit Alexandre et le jeune Hannibal Meriadec allaient devenir irrémédiablement liés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Point de répit pour la boucane et son capitaine, pas de place pour les trous de mémoire ou les poches percées : Hannibal Meriadec est de retour avec ses pirates et sa jambe de bois, ses fioles pleines d’élixirs, ses formules occultes qui font froid dans le dos… Pas le temps de s’appesantir sur sa filiation ou de se réjouir de pouvoir accéder aux Sidh : c’est de l’histoire ancienne dont il vous laisse lecture dans les opus précédents. Au tour de l’enchanteur Iweret de tâter du fer et de la formule avec notre costaud. La partie n’est pas gagnée : le barbu a joué avec le feu et pour peu qu’une bébête à dents longues et poils bruns ne surgisse du passé ou que Monsieur Puck devienne grognon… Nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Le graphisme de Guy Michel y concourt d’ailleurs à nouveau grassement. Et s’il se veut moins minutieux ou si l’absence de planche à case unique nous manque, tant les embruns nous fouettaient en les parcourant (le récit porte, cependant, principalement l’action à terre et se veut plus propice au huis clos), il transcrit à la perfection ce fabuleux univers. Un monde à 2 facettes : celle de la piraterie qui repose sur le personnage fort attrayant (ce qui lui donne droit à un petit spin-off publié ce même mois) et des seconds rôles qui se dévoilent peu à peu ; celle embaumée de légendes celtes avec petit peuple, elfes et sorts à tout va. Ainsi, en tournant sa grosse cuillère en bois dans la marmite, en laissant mijoter ce Sang du Dragon à petits bouillons, Jean-Luc Istin notre maître-queue conteur, nous régale. Et qu’il fasse durer le supplice si ça lui chante : on lui demande juste de continuer de doser savamment pour que ce met ne prenne jamais au fond…