L'histoire :
Un gros orage tombe sur Marseille. Chez Léo et Marlène, c’est la cata. Une fuite dans la toiture génère un important dégât des eaux dans la chambre des jumeaux, au beau milieu de la nuit. Le lendemain, c’est un ballet d’assureurs qui visitent le plafond gravement endommagé. Léo va devoir avancer 20000 € de travaux… donc trouver rapidement un nouveau contrat. Ça tombe bien, Mr Matteaccioli, industriel spécialisé dans la production de rhum à la Martinique, a besoin de ses services pour retrouver le corps de son fils Jules, qui a disparu en faisant de la plongée sous-marine presque un an plus tôt. Léo s’envole donc avec tonton Loco vers les caraïbes, pour une mission sous les cocotiers, tous frais payés. Au grand dam de Marlène qui doit rester à Marseille pour s’occuper des jumeaux espiègles… au sein du voilier de tonton Loco, le temps des travaux dans leur appartement ! Arrivés sur place, Léo et Loco commencent par déjeuner d’un bon poulet boucané. Puis ils rendent visite à la sœur du disparu, dans sa luxueuse villa. Celle-ci gère désormais les affaires familiales à la manière d’une multinationale très rentable. Ils poursuivent leur enquête avec le prof de plongée en compagnie duquel Jules a disparu un an plus tôt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Puisqu’il fait orageux à Marseille, le détective Léo Loden et son acolyte tonton Loco changent de littoral. Direction les Caraïbes, pour une enquête sur une disparition plus qu’inquiétante, sous le soleil de la Martinique. Car le fils héritier d’un important industriel du rhum s’est vraisemblablement noyé là-bas en faisant de la plongée sous-marine. « Vraisemblablement » car personne n’a jamais retrouvé son corps… Premier mystère. Second mystère : pourquoi avoir attendu près d’un an pour offrir à un détective de la trempe de Léo l’opportunité de remuer la vase ? Y-a-t-il eu meurtre ? Y-aurait-il mobile ? Au gré de leurs investigations et de leurs rencontres, parfois musclées, le scénariste Loïc Nicoloff offre aux héros détectives et à leurs lecteurs un touriste-tour de l’île qui permet de découvrir son patrimoine culturel et gastronomique (poulet boucané et ti’punch !). Nicoloff lie aussi son intrigue au scandale du Chlordécone, le pesticide responsable de centaines de cancers chez les travailleurs des plantations. Néanmoins, l’intrigue ne prétend ni en rajouter sur ce sujet sanitaire et politique, ni révolutionner le registre du polar. Le récit est enlevé, cohérent et il bénéficie de quelques traits d’humour bienvenus au travers de la truculence de Tonton Loco. Un autre personnage croqué par le dessinateur Serge Carrère semble être une caricature en clin d’œil à feu Raoul Cauvin (le député Guy Scotto). Léo Loden est l’une des rares dernières séries au long cours, composée d’épisodes indépendants et « classiques », qui traverse ce début de XXIème siècle sans souffrir de désuétude. Chapeau !
