L'histoire :
Demain, la princesse Safïr doit épouser le prince Mulard pour pouvoir régner légitimement sur la Sunie. Or Safïr est amoureuse d’Uliat, un simple marin vivant d’aventures et de grands espaces. Hélas, leurs conditions ne les prédestinent pas à la communauté de vie. Le cœur empli d’amertume, Uliat prend la mer pour ne pas assister à la cérémonie. De son côté, au palais, Mulard compte respecter l’engagement pris auprès d’Uliat de ne pas toucher la princesse Safïr. Lui-même est secrètement amoureux de Carlin, une jeune femme séduisante qui se grime en homme pour siéger en tant que premier conseiller. Carlin ourdit un obscur complot pour assurer le pouvoir de son amant... Pendant ce temps, Uliat accoste dans un petit port de pêche anéanti par une mystérieuse armée lacustre. Les hommes y ont été systématiquement massacrés et les femmes ont toutes disparues…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre de ce 8e épisode porte bien son nom. Isabelle Plongeon (Les seigneurs d’Agartha…) concentre son intrigue sur les destins croisés qui se jouent au sein du palais de Sunie. Le ton de ce complot est nettement plus grave que dans les précédents opus. L’humour à la Lanfeust, qui commençait à poindre dans la série, a totalement disparu. De tactiques politiques en assassinats, de tractations en espionnage, on finit même par éprouver une certaine sensation d’enfermement. Quid de l’aventure ? Quid des embruns ? Les quelques scènes d’extérieur semblent avoir été prévues pour permettre au lecteur de s’évader de ce quasi-huis-clos. Serge Fino livre un dessin assez irrégulier, tantôt soigné, tantôt bâclé sur les scènes secondaires (un exemple frappant de ce déséquilibre s’étale planches 6 et 7 : le port est travaillé mais la frangine de Safir complètement loupée !). Quand aux couleurs, plus informatiques que jamais, elles ne restituent pas ce souffle épique qu’on aimerait retrouver dans les prochains albums.