L'histoire :
Devant le corps de son aimée, Arawn se lamente. Le Seigneur des Enfers se reproche de n’avoir su protéger celle qui, à l’origine, fut aussi la femme de son frère aîné. Deirdre, Math, Siamh… Tout commença quand le blond guerrier quitta sa famille et prit la mer en quête d’un royaume à asservir. En chemin pour l’île d’Erin, il souffrit une tempête qui faillit bien l’engloutir. Attaqué par la pieuvre géante Coichenn, Math ne dut sa survie qu’à l’ardente certitude d’une toute autre destinée. Recueilli à moitié mort par Ethlinn, la fille du druide et chef d’un village côtier, Math se refit doucement une santé. Un jour de promenade, la jolie blonde manqua d’être enlevée par un géant mangeur d’hommes de la race des Fommhoirés. Heureusement Math veillait et, à l’aide d’un rocher, il terrassa sans peine l’hideuse créature. La guerre fut ainsi déclarée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès qu’un titre rencontre un succès certain, il est désormais usuel de le décliner à l’envie. Si les ressorts de l’intrigue regorgent en effet de zones d’ombres propices à explorer les personnages secondaires – au potentiel trop souvent survolé – ils offrent aussi de belles opportunités. Dans le genre fantasy, Arawn s’est fait une jolie place et, succédant à Sébastien Grenier au dessin, c’est au tour de Tomàs Giorello de faire ses preuves, toujours sous la houlette fictionnelle de Ronan Le Breton. Si la stature héroïque est passée du Seigneur des Enfers à Math (son aîné), le ton, lui, n’a guère changé. Invariablement égal, froid et implacable. Tout juste le trait suggère-t-il maintenant quelques pointes d’humour (noir) supplémentaires, ou possiblement perçues comme telles. Mais voilà tout, côté novation concernant l’histoire. Les mêmes ingrédients, un même agencement, les mêmes rebondissements dans un décor… très – trop peu ? – légèrement différent. Afin sans doute de ne pas décontenancer les fans, Tomàs Giorello s’est appliqué à mettre ses pas dans ceux de son devancier. Pourtant, son style plus ramassé, moins « graphique » (au sens sculptural), encore perfectible, aurait autorisé plus de fantaisies. Car, au final, l’intérêt des séries dérivées n’est-il pas d’envisager d’autres pistes que celles choisies en premier ? C’est peut-être à venir, quoique l’orientation a déjà été donnée…