L'histoire :
Dans une maison près des cotes de l’océan de Jaël, un ancien chef nain nommé Sadwin est à la recherche d’un mystérieux ossuaire. Pour cela, il n’hésite pas à tuer tous ceux qui refusent de l’aider. Pendant ce temps, Laam, une demi-elfe, arrive dans un village. Elle est acclamée par les habitants comme une héroïne. Elle amène son prisonnier, un ogre, condamné à être brulé vif sur la place du village. Cette capture rapporte à Laam une sérieuse récompense. Mais cette elfe est une arnaqueuse : durant la nuit, elle délivre Frözen, son ogre, et tous deux s’enfuient avec la prime. Suspecté d’être le dernier de sa race, Frözen n’a plus la joie de vivre. Il n’aime d’ailleurs guère les méthodes de son associée, qui n’hésite pas à faire couler le sang pour s’enrichir. A la tour des Charmes, Sadwin arrive jusqu’à un magicien et lui tranche la tête. Néanmoins toujours vivant, ce dernier raconte l’histoire de l’ossuaire qui est en réalité l’amas d’os de Yarlig, un très ancien magicien trahi par ses disciples. Avant de mourir, il aurait emmagasiné l’énergie issue des sortilèges de ses ennemis. Celui qui posséderait sa dépouille deviendrait alors tout puissant… .
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture n’est pas sans ressemblance avec la série Le sang du dragon, du même scénariste, mais le contenu n’en atteint pas le niveau. Dès les premières pages, le lecteur a un peu le sentiment de prendre l’histoire de cours. Un nain cherche une relique sans que l’on sache vraiment pourquoi. En revanche, les personnages de Laam et Frözen sont bien introduits et marquent tout l’intérêt de l’histoire. Par la suite, les séquences avec Laam et Frözen sont bien structurées, mais celles du nain et de la tête du magicien demeurent un peu floues. En outre, le scénario est très linéaire, proche du déroulement d’un jeu vidéo : Sadwin voit quelqu’un, qui lui dit d’aller voir quelqu’un, qui lui donne un indice… Jean Luc Istin nous a habitués à mieux et l’on ne se sent guère imprégné de l’histoire. Enfin, les touches d’humour ont du mal à faire mouche. Le dessin est quant à lui mitigé : s’il est plaisant à regarder pour Laam ou les vignettes grand format, Frözen lui, est trop simplement dessiné et les falaises manquent cruellement de relief. Heureusement, les couleurs de Bruno Stambecco (dont la technique a déjà fait ses preuves auparavant) sont très réussies. La scène de la nuit et celle de la grotte sont vraiment réussies. Dans l’ensemble, cette œuvre n’apporte pas réellement de fraîcheur ni de touche d’originalité au genre archi-rebattu de l’heroïc-fantasy. Certes, on est loin des scénarii clichés d’un héros allant guerroyer pour sauver le monde, mais ce n’est pas non plus la première fois qu’on croise des elfes et des nains en quête de quelque chose dans une BD…