De l'heroïc-fantasy chez le Lombard ? Voilà qui est nouveau... Le scénariste Nicolas Pona et le dessinateur Christophe Dubois ont éclairé nos lanternes bédiennes lors du festival d'Angoulême (2007). La bière était bien fraîche, tout autant que l'ambiance du 1er tome de leur Cycle d'Ostruce, qui voit une révolution renverser un empire de dragons, dans un magnifique décor sibérien...
interview Bande dessinée
Nicolas Pona et Christophe Dubois
©Le Lombard édition 2007
Réalisée en lien avec l'album Le cycle d'Ostruce T1
Bonjour Nicolas et Christophe. Pour faire connaissance, est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Nicolas Pona : Je suis scénariste depuis une dizaine d'année. Je sors de longues études d'architecture et de divers petits boulots rigolos..
Christophe Dubois : Bonjour, quand à moi, je suis graphiste et je vis à La Chaux-de-Fonds, en Suisse.
Comment vous êtes-vous rencontrés, toi et Christophe ?
Nicolas Pona : On s'est rencontré par le net et ses petites annonces.
Comment se déroule le travail entre vous ? Vous êtes toujours d’accord ? Vous êtes sur la même longueur d’onde ?
Nicolas Pona : Le travail se fait essentiellement par le net. J'envoie un scénar détaillé à Christophe, qui le board et me le renvoie. De là, je fais mes propres contre-propositions, s'il y a lieu d'en faire, sous forme de board (bien moins jolis que ceux de Christophe). Aprés, Chris fait ses choix, les montre au Lombard (qui aura peut-être des suggestions à faire). Pour finir, il fait les crayonés avec peu d'interventions extérieures, les encrages et la couleur. L'équipe du Lombard est toujours là, trés discrètement, pour nous remettre sur les rails quand des éléments à divers stades de la conception, s'amusent à partir en sucette. Sinon, nous nous entendons suffisement bien pour ne pas avoir rencontrer de terrains de conflits jusqu'à présent. Le bonheur quoi !
Comment a germée la création du Cycle d’Ostruce ?
Nicolas Pona : Le cycle est né d'un board d'étude que j'avais fait. L'arrivée d'un guerrier dans un bar pour y massacrer deux truands. Ça finissait sur la rencontre d'une femme de caractère qui s'imposait au guerrier. Il y avait une tempête de neige pour la profondeur de champ. L'ensemble ayant plût à christophe, j'ai trés vite trouvé le contexte et l'aventure autour de ces deux personages.
Où pioches-tu tes idées de scénario ? Tu as lu Marie des Loups (cf. trilogie chez Soleil, relativement proche question ambiance)
Nicolas Pona : Mes idées viennent de partout. Trés rarement de la BD en soit. Je suis plutot télé, cinéma, courrier international, actualité de tout crin... Et je ne connais pas Marie des loups. Faudra que j'essais. Promis.
Quid d’Ectis chez feu Nucléa² ? C’est mort, ou en sursis ?
Nicolas Pona : Dead. Mais il n'est pas dit qu'un scénariste n'arrivera pas à faire revivre un cadavre. Un jour. Peut-être.
Christophe, quelles sont tes influences ?
Christophe Dubois : Pratt, Mignola, Thierry Robin, Claire Wendling... Mais j'espère bien les avoir digérées (mes influences, donc, pas ces prestigieux personnages).
Graphiquement, le décorum et l’ambiance d’Ostruce font penser au catalogue Terre de légende de Delcourt, ou aux ambiances d’heroïc-fantasy de Soleil. C’est quelque chose que vous recherchiez d’emblée ?
Nicolas Pona : Pour ma part, non, pas d'envie de ressembler à quoi que ce soit. Ni à m'en démarquer d'ailleurs. On recherchait du vent, du western et de la neige. Ça va paraître bizarre, mais je lis trés peu de bédé. Et elle est aussi éclectique qu'internationale.
Christophe Dubois : Pour moi non plus, pas de volonté de ressembler à une série particulière... L'ambiance c'est celle que je vois de ma fenêtre, une ville industrielle au milieu des sapins... et de la neige, beaucoup de neige (enfin sauf cette année).
Pourquoi le Lombard ?
Nicolas Pona : Pour simplifier, je dirais que c'est le Lombard qui nous a choisi.
Qu’est-ce que vous aimeriez que les lecteurs ressentent à la lecture d’Ostruce ?
Nicolas Pona : Le souffle de deux personages en fuite dans le brasier de la guerre.
Christophe Dubois : Le froid, et un bon moment de distraction.
En combien de tomes la série est-elle prévue ?
Nicolas Pona : Quatre. Ni plus, ni moins.
Vous êtes chiche d’en dire plus sur la suite ?
Nicolas Pona : L'hiver arrive et il va être trés froid...
Quel sont vos projets ? (ensemble et/ou séparément) On veut un scoop !
Nicolas Pona : J'ai quatre séries en cour et je vais pour l'instant me contenter de bien m'en ocupper. Je n'aime pas faire les choses à moitié. Quand j'aurais peaufiné mon métier, alors je me lancerais sur autre-chose. Pour le scoop, je peux dire que les numéros gagnants du prochain loto ne sont pas dans ma poche... Plus sérieusement, disons que le but d'Ajjer n'est surement pas de sauver l'empire avec son oeuf de dragon...
Christophe Dubois : Dans un premier temps, finir le tome 2 et ses multiples rivets et boulons. Puis, attaquer le 3, je me réjouis particulièrement de celui-là, il se passera dans un vieux sanatorium pour le moins inquiétant, un univers que j'ai hâte d'illustrer.
Si vous étiez des bédiens, quels seraient les BD que vous conseilleriez aux terriens ?
Nicolas Pona : Soda, Kogaratsu, l'homme qui marche, sam and Twitch et pour finir, pifou pour une pointe de classissisme.
Christophe Dubois : Fog, Le marquis d'Anaon, Le Marquis (tout court), Le Grand siècle, mais bon ça n'est pas vraiment des découvertes !
Si vous aviez le pouvoir cosmique de vous téléporter dans la peau d’un autre auteur de BD, chez qui éliriez-vous domicile ?
Nicolas Pona : Un auteur beau, riche et talentueux. Et qui a un chouette petit vélo rouge. Vous avez un nom ?
Christophe Dubois : Heu.. ben un peu comme Nicolas, hormis le vélo, pourquoi ce vélo au fait?
Merci Nicolas et Christophe !
