L'histoire :
Dans un futur éloigné, la Terre subit les affres durables d’un déluge de pluies qui a fini par recouvrir le globe d’un immense océan. Dans ce contexte, un gigantesque vaisseau spatial venu du lointain cosmos s’est abimé en mer. A l’intérieur, le clone unique d’une jolie jeune femme, Normae, a été réveillé afin d’accomplir une mission impérieuse. Son temps est imparti : Normae a reçu des implants que son corps rejettera dans les 48h… après quoi, elle mourra. Elle a rapidement croisé la route d’un nomade des mers, Jason. En sa compagnie, elle a localisé et pénétré l’ancienne base militaire immergée dans laquelle elle trouvera les « éléments » nécessaires à sa mission. Tous deux sont entrés à l’intérieur de ce gigantesque complexe blindé, traqués par des sbires de la reine des océans, une sirène métallique. Le gigantesque portail d’accès s’est ensuite refermé sur eux, les laissant découvrir un épouvantable charnier. Il semble en effet que les humains se soient ici livrés à de l’anthropophagie… Normae poursuit néanmoins sa mission : trouver une tête de fission quantique ; tandis que Jason se réjouit de la revente à venir de tous ces bijoux de technologie. Soudain, une hydre semi-organique semi-robotique surgit et tente de négocier à plusieurs voix avec Normae : elle veut ses jambes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette aventure humide (et mouillée) de science-fiction, le scénariste Nicolas Pona a mis en place un univers riche… très riche… qu’on est presque surpris de ne voir servir qu’un maigre diptyque. Car ce tome 2 conclut déjà une aventure explosive truffée de technologie et d’action, sur une planète aquatique, un milieu décidément courant dans la BD d’anticipation (Aldébaran, Aquablue, Golden city…). Pona pioche en partie dans la mythologie grecque (une hydre, une sirène, Jason…), en partie dans les œuvres cinématographiques du registre (Waterworld pour le nomade solitaire, Abyss pour la respiration d’oxygène liquide) et son dessinateur se montre sur tous ces plans particulièrement convaincant sur le plan graphique. Car en plus de maîtriser anatomies, postures et mouvements des personnages, l’espagnol Jesus Hervas Millan prouve qu’il a aussi parfaitement assimilé le catéchisme du décorum high-tech de science-fiction. Ce second volet vous révélera la nature flippante de la mission de Normae (clone ou cyborg ?), vous confrontera à une créature semi-organique semi-robotique effrayante, le tout accompagné par une certaine dilettante dans les dialogues, balancés comme pour une série B, un fond d’humour cynique en prime (« Les anges aussi peuvent être cons comme des huitres ! »). Pour être raccord, Normae joue parfaitement son rôle de miss t-shirt mouillé, et se montre donc une héroïne de fort appréciable compagnie pour les lecteurs de gente masculine…
