L'histoire :
1894, un jeune guerrier s’éloigne sous la neige de Saint-Atanov, la capitale de l’empire des grands vents, tandis que la révolution est enclenchée. Dans le palais impérial assiégé, un soldat découvre l’horreur : l’empereur dragon a été assassiné et ses œufs ont tous été éventrés. Tous sauf un, manquant à l’effectif. Quelques jours plus tard, à l’ouest, le jeune guerrier fait halte dans une auberge. Il s’oppose alors au frère et au mari d’une jeune voleuse qui lui dérobé sa bourse. En deux coups d’épée, il tue ses adversaires et repart, accompagné de la voleuse, qui le considère désormais comme son protecteur. Ou plutôt une protectrice, car le guerrier Kosak se trouve être une amazone Drack, redoutée et redoutable. A Saint-Atanov, la république populaire du vent nouveau vient d’être proclamée, mais elle est encore instable. Disséminées, les troupes impériales n’ont rien perdu de leur force, dans l’espoir de voir revenir un héritier, via le fameux œuf sauvé du massacre. La république envoie donc son meilleur élément, le commissaire Frimas, aux trousses du guerrier Kosak qui s’est enfui vers l’ouest. Poursuivant sa route en compagnie de la jeune voleuse, ce(tte) dernier(e) fait une nouvelle halte dans une « maison de thé » perdue en plein milieu de la forêt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Portail du Lombard semble avoir été prévue pour accueillir un panel bien large de récits de fantasy. Ici, cette nouvelle aventure trouverait tout aussi bien sa place dans le catalogue standard de chez Soleil ou au sein de la collection Terres de légendes de Delcourt. Les éléments clés, en gros : un empire imaginaire à la tête duquel se trouve une dynastie de dragons ; une révolution qui cherche à se prémunir d’un retour au pouvoir de l’unique héritier ; l’unique solution se trouve entre les mains d’une farouche guerrière qui, gageons-le, restaurera l’empire au terme de l’aventure. A défaut d’être originale, l’intrigue concoctée par Nicolas Pona est néanmoins fort bien rythmée et parfaitement divertissante. Mais la véritable plus-value de ce Cycle d’Ostruce se niche dans le graphisme de Christophe Dubois. Libéré de toutes contraintes réalistes grâce à ce mélange des genres très souple, le dessinateur montre un style déjà bien affirmé. A travers une météo exécrable (90% de l’album se déroule sous la neige), il joue avec les perspectives (surtout au début, la double planche 2-3) et livre un tout premier album très encourageant. Aux dessins et aux couleurs (aux dominantes rouges et blanches), il s’éclate visiblement à mettre en place un univers propre, foisonnant d’inspirations diverses (notamment les architectures néo-classiques et « asiatisantes »), quelque part entre la pure heroïc-fantasy et l’uchronie, sur le thème de la révolution prolétarienne de 1917. Pour l’ambiance, on n’est pas très loin de l’atmosphère de Marie de loups (chez Soleil), mais (parait-il) les aspects steampunk devraient prendre le dessus dans les épisodes à venir…