L'histoire :
L’Empereur Dragon assassiné de ses propres mains, Ajjer, une guerrière d’élite de la garde impériale, bat le pays avec l’œuf héritier. En ces temps révolutionnaires, républicains et impériaux veulent s’emparer de cette précieuse coquille et de son contenant. Aussi, au gré de multiples péripéties, l’œuf change de mains. Arraché à la faveur d’un combat sanglant, à celles de l’Ogre Igor et de ses Elkins, il est désormais à Saint-Atanov, où il s’apprête à être jugé. Ne pouvant faire payer son bourreau, la nouvelle République souhaite que ce soit son héritier qui rende des comptes au Peuple brimé pendant des années. C’est donc vers cette ville qu’Ajjer se dirige, bien décidée à retrouver le chemin du palais. Elle a même l’idée de retrouver sa maison d’enfance, dans laquelle se trouve un passage secret ainsi qu’une vieille Drack qui l’a recueillie enfant… Laissé pour mort, Igor est pourtant lui aussi dans la ville, donnant aux révolutionnaires une bonne leçon d’immortalité, mais aussi quelques pièces d’or pour armer leurs soldats en échange d’une place dans le gouvernement. Quant aux impériaux ? Ils sont aux portes de la ville avec un bien drôle d’engin. La lutte finale est définitivement proche, tandis qu’on attend l’éclosion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de savoir si la conclusion qui nous est ici offerte est bien celle qui avait été imaginée dés l’ouverture de cette saga enneigée. La destinée finale du fameux œuf est, en effet, plutôt inattendue et l’ultime révélation d’Ajjer, notre attachante Drack, relance pour le moins la série (des fois que…). Pour autant, cet ultime affrontement entre la belle guerrière, sa compagne d’infortune, les révolutionnaires républicains et les impériaux, livre de véritables réponses, tout en réutilisant judicieusement tous les éléments qui ont façonné la série. Ainsi, outre l’évident charisme d’Ajjer (véritable métronome), les éléments fantastiques (armes méca-magiques, Strigass « gobées »…) et ceux œuvrant pour une relecture de la révolution russe de 1917, s’entrelacent dans un feu d’artifice particulièrement efficace. Porté par un univers plus qu’original (on dit steampunk, hein ?) pour lequel les auteurs ont pris soin de construire un décor atypique aux frontières de l’Histoire et de la Fantasy, c’est un véritable récit d’aventure qui nous a été proposé. Un de ceux dans lesquels la soif d’action emballe le tout, au rythme de protagonistes semblant porter le poids de l’avenir d’un peuple entier sur leurs épaules. Dans ces conditions et pour sentir le vent glacé battre à nouveau nos joues, pourquoi ne pas envisager un nouveau cycle ? Ajjer semble avoir encore quelques aventures à vivre et le dessin brillant (à l’instar de cette nouvelle sublime couverture) de Christophe Dubois, beaucoup de plaisir à nous procurer.