L'histoire :
En cet hiver révolutionnaire, l’empereur dragon a été tué et le régime des Grands Vents renversé. Pire : ses héritiers, des œufs jusqu’alors couvés avec le plus grand soin, ont été crevés… à l’exception d’un seul, emmené par une jeune guerrière kosak nommée Ajjer. Dans sa fuite vers l’inconnu, Ajjer s’est trouvée une compagne de route, l’ex-voleuse Katiana. Au cours de leur périple, les deux femmes ont pourtant été rattrapées par les révolutionnaires. Désormais prisonnière, Ajjer est emmenée de force à bord d’un curieux zeppelin, tandis que Katiana est laissée dans la neige pour morte, une balle dans le crâne. L’engin s’avère être un vaisseau-sorcière, une sorte de machine vivante contrôlée par Héria, une figure de proue vivante mais composée de rouages mécaniques. Piloté par un capitaine acariâtre, ce vieux zeppelin impérial a été réquisitionné par l’armée révolutionnaire, pour ramener la fugitive et son œuf à la capitale, Saint Atanov. Au décollage, Héria s’arrange pourtant pour que son ancre d’amarrage emporte le corps de Katiana. En vol, le zeppelin est alors attaqué par une escouade impériale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’épopée d’Ajjer se poursuit de manière inattendue : la majeure partie de ce second tome se déroule à bord d’un zeppelin pourvu d’une âme et d’une grande sensibilité, Héria. Malmenées durant tout l’épisode, nos deux héroïnes se font presque piquer la vedette par cette Héria sur le déclin, usée par une vie riche en nombreux périples. Rêvant néanmoins d’un idéal inaccessible, cette figure touchante, mécanique et féminine, est omniprésente, orchestrant les prises de décisions et les rebondissements. Elle est pilotée par un capitaine tout aussi désabusé, qui fait curieusement hommage à Corto Maltese. Au scénario, Nicolas Pona se frotte à un genre un peu saturé ces dernières années dans la BD francophone (l’aventure dans un monde imaginaire steampunk-fantastique). Il malmène néanmoins ses héroïnes vaille que vaille, avant de nous les laisser, après moult rebondissements, en toute aussi fâcheuse posture. Entre temps, on en a appris un peu plus sur la mort du Grand Dragon et sur la destruction de ses œufs, bien qu’il reste encore de nombreuses zones d’ombre à éclaircir, ce qui fera l’objet d’un troisième épisode. Au dessin, Christophe Dubois livre un univers steampunk fantastique et peaufiné enthousiasmant, chorégraphiant avec brio l’action sous des angles variés (forcément, un zeppelin en pleine tempête, ça tangue furieusement…) mais néanmoins fluides et des plans d’ensemble majestueux (Bilitiss la maudite). A suivre...
