L'histoire :
Dans un monde non nommé mais semblable à la planète Terre, les derniers bastions où réside l’humanité, sont alimentés par des éclats de cristaux tombés du ciel. Leur puissance est telle qu’ils ont la capacité de produire une importante quantité d’énergie et de chaleur, suffisante pour maintenir intacte l’intégrité des différentes colonies. En effet, l’extérieur des palissades est un monde en proie au blizzard et au froid glacial, et ses plaines sont le domicile de créatures mécaniques composées d’énergies létales pour l’Homme. Dans ce contexte peu agréable, Namet, un jeune garçon appartenant à la caste des commerçants, a pour désir de rejoindre celle des forgerons. Garçonnet espiègle et peu enclin à obéir aux ordres, il apprend que le cristal qui alimente sa cité est sur le point d’imploser et de tout annihiler sur son passage. Sort peu enviable oblige, Namet part donc sur les étendues sauvages à la recherche d’un Chercheur (les scientifiques de ce monde) pour empêcher le pire de se produire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après lecture de ce premier volume, nous pouvons nous demander où les artistes veulent nous amener… La narration de Mattia Umelesi est très verbeuse et se contente de faire énormément d’exposition en très peu de temps, perdant le lecteur dans le flot de détails, d’anecdotes et de backstory, tentant de donner une cohérence et une diégèse à ce monde. Umelesi insiste sur le passé familial du héros, sur le côté mystique de l’apparition des cristaux, mais aussi sur un personnage mutique évoluant dans le monde des glaces, sans pour autant le développer. Il donne alors l’impression d’une idée vague, sans matières pour lui donner corps. La proposition initiale aurait pu être excitante avec cette idée de monde alimenté par des cristaux venus du ciel, mais son application est plus que laborieuse et se perd en description lourdes et inutiles. Côté graphique, Stefano Vergani livre un dessin académique et non-abouti, au trait parfois brouillon, sur une colorisation souvent monochrome et délavée. Cette sensation de non-aboutissement se ressent surtout lors des phases d’action vite expédiées, peu lisibles, prenant le parti de se placer loin de l’action. Pour ce qui est de la mise en images de l’univers dépeint, le tout est très lacunaire. Les panoramas n’invitent pas au voyage, bien qu’ils soient nombreux et auraient pu être intéressants (les grande étendues désertiques glaciales, la cité médiévale technologique, mais aussi un environnement tropical perdu au milieu des glaces). Dans l’idée, la proposition de ce Lost Shelter aurait pu ressembler à une série de fantasy plaisante et intrigante. Mais dans l'exécution, c’est trop brouillon, rapide, lacunaire et volatile.
