L'histoire :
Pressés de se venger en étant les premiers à occire ce monstre d’Hengist, Lancelot et Bedwyr pourraient bien ne pas en avoir le temps… Les voilà en effet pris au piège par des loups au bord d’un précipice. Cependant, Lancelot ne prend pas peur : il repère rapidement le chef de meute et livre un combat qu’un coup de dague en plein cœur de l’animal interrompt aussi vite qu’il avait commencé. Il ne leur reste plus désormais qu’à poursuivre leur chemin avec, pour prochaine étape, le hasard d’aborder le campement de Vortigern, assassin du Roi Constant. Allié d’Hengist, celui-ci lorgne, tout comme Uther, sur la couronne du Haut Roi de Bretagne. Ce que les deux gamins ignorent, cependant, c’est que le chef de guerre a fait prisonnier leur ami Merlin. L’enchanteur retrouve à cette occasion une « amie » de longue date en la personne de Dame Solwenn Ap Maelweg. Pendant ce temps, à Tintagel, Gorlois de Cornwall se décide à se ranger du côté d’Uther Pendragon, offrant son armée de 2000 soldats. Cette décision, il l’a doit à son épouse Ygraine. Ygraine, future mère d’Arthur Pendragon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maîtrisé, diablement efficace et divertissant… S’il fallait jouer la concision, on ne pourrait pas faire mieux : ce 4éme opus s’avale d’un trait en livrant son impeccable alchimie : une belle mesure de légende, une savoureuse dose épique, une touche romanesque savamment tisonnée, un entrelacs machiavélique option mystère et sorcellerie et du drame en point de suspension… Servi par un découpage particulièrement savonneux, le récit se montre pourtant très fluide et rythmé. Il confie en tout cas sa construction à quatre principales trames narratives : le périple en terre hostile de Bedwyr et Lancelot ; les mésaventures de Merlin ; l’arrivée des armées d’Uther aux abords du château d’Hengist le Saxon ; et les stratégies mises en place par Vortigern pour le contrer. En bonus, le scénario excelle à faire se croiser certaines d’entre elles au rythme des passions, des manigances, ou encore de la marche inéluctable du destin. Il offre aussi des personnages campés avec brio et parfaitement fidèles aux rôles que le lecteur leur avait d’emblée – lui-même – attribués. Mais le vrai plaisir de cette belle idée de saga est de nous permettre de faire un aller-retour constant entre ce que l’on connait de la suite (la légende d’Arthur) et ces prémices joliment tisonnés (Ah oui ! c’est pour ça que… Ah ! c’est comme ça qu’il…). Enfin, le scénario a l’intelligence de ne pas focaliser uniquement sur le personnage de Merlin, en multipliant les protagonistes et en donnant une véritable force épique à son déroulement. La partition graphique proposée, bien que peu originale dans le registre, fait là aussi particulièrement preuve d’efficacité. Claire, agréablement contrastée par une mise en couleurs réussie et surtout minutieuse, elle embarque tout autant que le scénario.