L'histoire :
Alors que la Bretagne est secouée par la guerre contre les Saxons, les religions changent de visage. Uther doit, lui, faire des choix forts. Profitant de la nuit, il partage sa couche avec la belle magicienne Solenn Ap Maelweg. Elle le pousse à faire le bon choix : selon elle, la nouvelle religion du christianisme est mauvaise et l'ancienne tradition des dieux bretons ne doit pas être détruite. Elle l'invite à se méfier de Merlin, qui passe son temps à le manipuler et à servir ses propres desseins. Merlin sent qu'Uther a fauté et qu'il n'a pas respecté son engagement : au lieu de donner un enfant à Ygerne, il s'est laissé abuser par Solenn. Avec les deux enfants Bedwir et Lancelot, il se rend à l'état major de Uther. Les seigneurs demandent conseil à Uther : pour eux, les choses sont claires. Vortigern est un traître qui s'est allié au Saxon Hengis pour les beaux yeux de sa fille. Uther hésite à déclarer la guerre, tiraillé par les conseils de Solenn. Merlin arrive et s'entretient avec Uther. Pour lui, il doit intervenir, même si la guerre éclatera. L'enfant Bedwir demande justice à Uther et veut venger la mort de son père tué par le saxon Hengis. Finalement, Uther suit le conseil de Merlin, ce qui provoque la fureur de Solenn...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cycle Pendragon continue avec ce tome de la série Merlin le prophète. Et pour cause : on assiste très vite à une terrible guerre entre deux chefs ennemis redoutables : Uther Pendragon et Vortigern, mais aussi entre deux puissants magiciens : Merlin et Solenn. Certaines scènes sont épiques et dantesques, bien servies par les grandes cases de Bojan Vukic. Le combat se fait aussi en coulisses et les manipulations sont légion. On se rapproche de plus en plus de la légende d’Arthur et Merlin prend de plus en plus d’importance. De plus, comme la couverture l’indique, Solenn devient un personnage maléfique et puissant. Avec de faux airs de la gardienne des clefs dans Thorgal, Solenn apporte beaucoup de piquant à l’intrigue. Maîtrisant l’art de la narration, Jean-Luc Istin sait ménager ses effets, maintenir la tension ou faire éclater l’action. Le narratif est fluide et érudit, digne des livres de légende. Malheureusement, il y a aussi des défauts : certains personnages utilisent des mots grossiers et modernes qui tranchent avec le ton du récit. Le final est aussi ultra rapide, Istin se débarrasse d’évènements importants en quelques mots. Dommage également que la guerre sourde entre la religion chrétienne et les anciennes traditions ne soit pas aussi développée. Au dessin, Bojan Vukic offre un graphisme détaillé et précis. On regrettera cependant un style moderne, qui fait penser à un univers manga, notamment au niveau des visages. La fin annonce des évènements bien connus de tous et l’émergence du roi Arthur ! A suivre, encore et toujours. ..