L'histoire :
Tout commence dans les flots déchainés de l’océan. Une princesse atlante sombre dans les eaux noires, tandis que le roi et sa fille regagnent la terre ferme et leur royaume. Au nom de leurs dieux, le roi et sa fille, bâtissent la cité d’Ys en leur honneur, grâce aux connaissances atlantes. Ys prospéra et attisa alors l’envie des romains de coloniser la cité. Ahès refusant tout compromis, la ville fut assiégée et en feu. C’est alors qu’elle récita, de colère, une incantation venue du fond des âges : si la cité venait à disparaître, ses ennemis succomberaient avec elle. L’empire romain sombra alors dans une lente décadence, et la Bretagne, abandonnée de ses guerriers partis prêter main forte aux romains dans les régions sensibles de la Gaule, fut envahie et pillée par les barbares. Les dames d’Ys firent alors appel à leur maîtresse, Ahès. Cette dernière revint d’entre les morts pour se venger des romains et de leur nouveau dieu unique. Alors que Blaise est assassiné par Dame Solenn ap Maelweg, Merlin, malgré la tourmente, sait dorénavant quel chemin il doit suivre. Dans la bataille qui fait rage, Merlin se révèle un guerrier redoutable et, trahissant Ahès, il rejoint le camp des justes. De son côté, Ahès fond sur Avalon et Maëlle, là où se trouve le Graal. Plus elle s’approche de la cité, et plus Ahès est assaillie et tourmentée par ses souvenirs d’enfance, le temps où elle côtoyait Dame Azénor. S’impose alors à elle l’évidence : affronter en combat mortel la seule personne qu’elle n’ait jamais aimée. A moins que son fils qui l’a trahie (Merlin), ne se retrouve sur son chemin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout d’abord, petit mémento des différents cycles de Merlin : le cycle initiatique comprend désormais 10 tomes, et il sera suivi de Merlin Le Prophète (cycle à suivre, avec des dessins de Goux, dont on trouve en fin d’album la couverture et les trois premières pages) ; comptent aussi Merlin le cycle de Pendragon et Merlin le cycle du Graal (La quête de l’épée étant indépendant de l’histoire principal). La princesse d'Ys clôt donc le cycle initiatique, premier de la saga, avec brio ! Jean-Luc Istin se révèle encore une fois un grand conteur et confère aux protagonistes, pétris de sentiments contradictoires, une dimension dramaturgique. Ainsi Merlin, après avoir trahi la déesse celte, désemparé suite à la mort de Blaise, va-t-il trouver la voie des justes ! On découvre Ahès sensible et fragile, ce qui ne peut que conforter l’ancrage mélo dramatique du personnage. La disparition de personnages principaux et secondaires, ainsi que les affrontements à venir entre Solenn et Azénor, entre Ahès et Merlin, autrement dit entre une mère et son fils, donnent toute la dimension dramatique au récit. La connotation historique du récit donne de la pertinence à l’ensemble et au rôle principal de Merlin, symbole du mélange de l’ancienne tradition celtique et du christianisme. On se surprend à avoir des frissons à la lecture de ce dernier opus : un signe indéniable de grande qualité, que les dessins somptueux d’Eric Lambert (scènes de bataille et illustrations, entre autres) ne font qu’attiser. Que vous soyez ou non amateurs de légendes celtes, vos vœux seront comblés. Et si par malheur vous ne lisiez que ce dernier tome, un sortilège veut que soyez obligés d’acquérir les neuf précédents…