L'histoire :
D’abord sous le joug romain et désormais livrée aux invasions sanguinaires des Saxons, ses Pictes et des Scotts, la Bretagne a besoin d’un Roi unificateur capable de défendre l’île. Merlin a tout préparé, aidé en particulier par Viviane, la Dame d’Avalon, pour que ce chef s’incarne sous les traits du jeune Arthur, fils d’Uther Pendragon. Et c’est aujourd’hui son jour. Celui où Merlin a réuni une assemblée colossale de chefs de guerres, de seigneurs, de rois bretons autour du roc dans lequel Excalibur, la fameuse épée, est encastrée. Car chacun sait que selon la prophétie, celui qui réussira à délivrer l’épée deviendra ce roi attendu. Bien des candidats ont essayé mais sans succès. Merlin le leur propose encore aujourd’hui et en particulier au Roi Urien, l’un des moins dociles et des plus ambitieux. Il échoue une fois encore. Bientôt, une voix s’élève de la foule pour relever le défi proposé. Personne ne connait ce jeune homme qui s’avance et dit se nommer Arthur. Personne ne le connait, mais il soulève rapidement l’épée forgée par le Dieu Nuada et refroidie dans son propre sang. Aussitôt tous s’agenouillent en signe de reconnaissance de leur nouveau souverain. Tous sauf deux rois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour éclairer la lanterne de ceux qui s’étonneraient de se retrouver avec un tome 11 entre les mains, il faut comprendre qu’il s’agit plutôt du tome 1 d’un nouveau cycle (Merlin, cycle de Pendragon) plutôt qu’une suite directe de La princesse d'Ys, qui bouclait initialement la saga (désormais estampillée Merlin, cycle initiatique). Car de fait, en accueillant directement à ses côtés un jeune homme prêt à tirer Excalibur du roc auquel elle est solidement ancrée, le célèbre enchanteur nous fait faire un bon de plusieurs décennies. Charge à Merlin, cycle le prophète (déjà 4 tomes) de faire le pont entre l’opus 10 et ce nouveau tome pour tout comprendre de l’arrivée d’Arthur dans la partie. Nous voilà en tout cas avec cette entame au cœur des légendes arthuriennes, sous l’un de ses entrelacs les plus connus : l’épisode de l’épée, l’unification du peuple breton, Camelot, les Chevaliers de la Table Ronde et Lancelot, le rôle de la fée Morgane… Nous en sommes donc ici tout au début, découvrant les premiers pas de ce jeune chef en devenir et observant les pièces de l’échiquier (Merlin et Viviane, Lancelot et Bedwyr, Morgane et Ahés, Moholt un chef de guerre irlandais…) se mettre en place tout doucement. C’est d’ailleurs le découpage choisi par le scénario qui alterne les séquences en opposant la prise en main de son règne par Arthur et les différents projets ou déconvenues des autres avant qu’ils n’entrent définitivement dans le jeu. Ce choix n’altère pas le rythme, mais il ne fait pas couler l’adrénaline non plus. Surtout, l’ensemble manque de braises et a le gout du déjà-vu, pour une capacité à surprendre proche du zéro. Mais patience, il s’agit là d’une mise en bouche et il ne faut douter qu’en passionné et expert de cet univers, Jean-Luc Istin saura rapidement nous faire mentir.