L'histoire :
Dans une somptueuse cathédrale perdue en plein désert, 4 agents des forces spéciales se rendent à un deal un peu chaud : une mallette contre un mystérieux boitier métallique. La transaction tourne mal : le gothique Mac Krane fait appel à des forces démoniaques pour immobiliser les 4 GI. Ils se réveillent crucifiés au beau milieu d’une messe noire, sur le point d’être sacrifiés. Heureusement, un commando de marines intervient à temps et fait un carnage. Dans la bataille, le précieux coffret tombe à terre et s’ouvre, laissant s’échapper le « Corzal », une mystérieuse boule d’énergie contenant une puissance inouïe. Au moment où l’un des agents le ramasse, une forte explosion retentit, dont réchappe miraculeusement les 4 soldats. A leur tête, Mygala, une jeune black chauve, se réveille à l’infirmerie. Elle s’enquiert aussitôt de la santé de ses hommes : l’un est en train d’être reconstitué à partir d’un doigt retrouvé, celui qui a touché le fameux Corzal est encore en caisson de survie. Mais le plus inquiétant est cette fameuse boule d’énergie, que les scientifiques analysent et qui se met à envoyer des flots de données incompréhensibles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme pour Aleph, la série Mygala est ressuscitée et se poursuit chez les éditions Soleil, avec la réédition du tome 1 initialement paru chez feu Nucléa² (avec des couleurs/couvertures dans l’air du temps). En effet, Jean-François Di Giorgio et Frédéric Genêt ont entre temps intégré la maison d’édition toulonnaise avec un récit d’aventures asiatiques, Samuraï. A des lieux de ces derniers contes emplis de sagesse, revenons plutôt à nos zombies. Dans ce premier tome de Mygala, nous entrons directement au cœur du sujet. Le scénario de Di Giorgio ne s’embarrasse pas d’expliquer qui sont les protagonistes, à quelle époque ils évoluent, ou même de situer le contexte futuriste et/ou fantastique. Immédiatement, place à l’action, sur un synopsis relativement standard : une force « qui peut changer le cours de l’histoire » se réveille dans une base high-tech construite sur les vestiges d’une civilisation chtonienne. Vu sous cet angle, ça rappelle fortement le châssis de Resident Evil (le film et jeu vidéo) et ça ne ressemble pas vraiment à une série pour intellectuels. Le résultat est néanmoins efficace, notamment grâce au dessin de Frédéric Genêt. Sur un scénario volcanique, le dessinateur s’en donne à cœur joie dans le gore, le macabre et le monstrueux. Malgré quelques proportions douteuses et une forte tendance à surcharger les aspects gothiques, Genêt prouve déjà un talent certain pour la « SF qui bousille tout » et les cases spectaculaires. Ça castagne, ça gicle, ça explose… et ça se réédite en même temps que la suite ! (voir chronique du tome 2…)