L'histoire :
Aidé par sa petite amie Chelsea, Jon continue de se battre contre ces mystérieuses phases de pertes de connaissance qui l'emmenent dans une sorte de monde parallèle peuplé de personngaes menaçants aux corps calcinés. La femme de Kameron Welkin, lui aussi sujet à des disparitions ponctuelles, a pour sa part suivi une approche toute différente. Elle choisit de laisser un groupe de médecins embarquer de force son mari vers un nouveau centre de traitement. Dans le trajet qui les sépare du lieu, l'équipe de soi-disant spécialistes semble connaître par cœur les phénomènes de disparition, et elle injecte à leur « patient » de quoi le laisser inconscient pour éviter qu'il « reparte » à nouveau. Mais des évènements isolés vont se rapprocher, grâce notamment à une jeune journaliste de Los Angeles, qui recueille le témoignage de l'ami d'une victime d'un assassinat mystérieux. Des apparitions soudaines, enveloppées de fumées vertes qui attirent l'attention de Jon lorsqu'il parcourt son article... Jon va prendre rendez-vous avec Mary Sand Peters et lui raconter ce qu'il vit. La journaliste va alors effectuer des recoupements entre les évènement vécus et la présence de certains des protagonistes sur l'île de Kobata au Japon, 30 ans plus tôt...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Charles Gaudin nous aura bien tenus en haleine depuis ce groupe de gosses qui oublie de s'abriter lors d'une mystérieuse expérience militaire sur une île, au tout début du tome 1. Avec un grand talent de metteur en scène, il aura mené un suspense croissant sur trois volumes, en nous rendant accros à la vie de ses personnages et de leurs mystérieux cauchemars, dont ils reviennent parfois durement blessés. Bien évidemment, lorsqu'il s'agit de conclure avec une explication rationnelle une aventure aussi paranormale, il faut s'attendre à voir poindre à l'horizon une explication scientifique un poil fumeuse. Un peu comme les volutes verdâtres que croisent nos personnages depuis deux épisodes. Cette explication arrive donc dans ce troisième et dernier tome, qui dure pas moins de 60 pages, témoignant du souci de l'auteur de boucler sa série sans sacrifier au sens du rythme qu'il a su imposer. On a encore le plaisir de lire quelques séquences agréables de personnages qui discutent dans un contexte normal, comme Jade dans son club de boxe ou le repas au restaurant avec Mary. Des scènes de vie quotidienne qui comptent pour donner de l'épaisseur aux personnages. Surtout lorsqu'elles sont joliment cadrées par un Frédéric Peynet qui multiplie les plans originaux pour éviter la monotonie. Le jeune dessinateur n'est pas pour rien dans la qualité de cette série, grâce à une grande précision, un vrai souci du détail, et une qualité de regards assez unique (le visage de Mary en page 10 est incroyable). Tous les ingrédients sont donc réunis pour une excellente expérience de lecture, que l'on appréciera encore plus en reprenant l'histoire tout au début...