L'histoire :
Prométhée, une fois libéré par Hercule des chaînes qui l’entravaient, guide son ami vers les humains, en quête de son destin : être le sauveur et l’appui de l’homme en sa misère. Mais l’humanité va subir l’ire et le courroux de Zeus, dieu du ciel et souverain des dieux de l’olympe, irrité par la trahison d’Hercule et de Prométhée, qui donna le feu aux hommes. Les enfers se déchaînent alors sur la Terre… 28 septembre 2019, des évènements totalement inexplicables et souvent dévastateurs se succèdent. A raison d’un par jour, depuis le 21 septembre, ils se produisent toujours à la même heure : 13h13… A Providence, Rhode Island, à une date indéterminée, dans le futur ou dans le présent d’une dimension parallèle, le golfeur professionnel Tim Scott pense être bloqué dans ce lieu insolite depuis deux mois, après le crash de son avion sur une petite île déserte et au passage à travers une sorte de miroir dans une base secrète apparemment de construction non humaine. Il y est rejoint par l’équipe du scientifique Hassan Turan et de l’amiral Charles Dimbort, eux aussi passés au travers d’un miroir au fond du trou bleu. Tous se rendent compte alors de la dissonance et de la discordance spatio-temporelle entre leurs deux récits : le temps à Providence passerait 20 fois plus vite dans ce qui serait la réalité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’intrigue de cette série est pour le moins dense et sa complexité met à rude épreuve nos neurones. En cela, ce sixième opus reprend le rythme originel de la série, délaissé pour un temps par son prédécesseur qui dérivait sur trop de pistes différentes. Pour autant, l’action demeure, à l’instar du 5ème tome, moins dynamique qu’à l’accoutumée, tout en étant plus présente. Ce tome de transition, indispensable, multiplie les lieux et les temps ainsi que les « évènements », rendant toujours plus dense le récit et l’intrigue. Celle-ci, si elle avance doucement, demeure toujours aussi mystérieuse. Christophe Bec, malgré la prise de risque, maîtrise comme à son habitude parfaitement son récit, imprégnant une ambiance fantastique oppressante et inquiétante. Il prépare tome après tome son final, tout en restant sur une trame de type « feuilleton ». Et même si un de ses plans de secours prévoyait une saga en trois tomes en cas d’échec commercial, chacun de ses six premiers tomes trouve jusqu’ici sa justification... de même qu’une saga prévoyant onze tomes. Graphiquement, Prométhée semble s’être stabilisée avec le complice Stephano Raffaele, après les interludes de Bec himself (dont le dessin n’est pas son art préféré, malgré l’indiscutable talent) et d'Alessandro Bocci (mésentente). Son trait fin et réaliste colle parfaitement à l’ambiance et au récit, et il devrait aller jusqu’au bout de l’aventure, ce qui ne peut que nous réjouir...