L'histoire :
14 avril 1912, à bord du Titanic. Le capitaine Smith fait fit du câble qu’il reçoit du navire Le Baltic, lui signalant la présence d’un iceberg sur sa route. Il maintient la vitesse de 22 nœuds, restant sur le rapport du Caronia situant l’iceberg ailleurs. Il ne tient pas à ralentir l’allure, car il est poursuivi depuis deux jours par un mystérieux vaisseau. A 23h40, les vigies de proue signalent un iceberg droit devant… Sud du Darien, septembre 1513 : des conquistadors décimés par la fièvre sont massacrés par des cannibales Chimas. Une poignée de soldats parvient à se réfugier dans une grotte. Au petit matin, l’un des rescapés, considéré comme fou par ses camarades depuis qu’il est sortie de la « cité de métal », se noie dans la mer après avoir sauvagement assassiné l’un des siens… De nos jours, aux Bahamas, une sonde est envoyée vers le trou bleu désigné par les coordonnées retrouvées dans le journal de bord du capitaine du Titanic, remis à flots depuis peu dans un état quasi intact. Ce que révèle la sonde, une fois celle-ci passée le trou de ver sous-marin, stupéfait l’ensemble du vaisseau : l’humanité va devoir faire face à la plus grande énigme de tous les temps...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième tome met en évidence les liens de causalité existant entre les différents phénomènes évoqués dans les albums précédents. Passées les découvertes et les surprises, Christophe Bec nous confronte à une intrigue labyrinthique et mystérieuse. Sans pour autant dévoiler les fils de l’énigme, les indices se font de plus en plus nombreux dans ce récit exacerbant notre curiosité, devenue véritablement avide. Expert ès thriller fantastique, Bec entretient toujours autant le mystère sans nous donner la moindre certitude. Tout l’art du scénariste réside dans sa manière de nous tenir en haleine grâce à un suspens millimétré et calibrée au micron près. Graphiquement, le dessin réaliste, voire photographique, ainsi que la colorisation parfaite et le découpage des planches et plans d’ensemble entretiennent à merveille le rendu cinématographique de cet album. Les passages de témoins aux crayons entre Bec, Bocci et Raffaele sont étonnants de fluidité et de continuité. A aucun moment la lecture n’est altérée par ce double changement de dessinateur. Tout juste pourra t-on pinailler sur certains détails. C’est assurément une des meilleures BD de SF depuis pas mal de temps. Il ne reste plus qu’à patienter en attendant Le Sarcophage, cinquième tome où devraient sévir comme dessinateurs Peynet, Démarez, Raffaele… A quand l’adaptation cinématographique ?