L'histoire :
Les cochons se sont libérés de leurs chaînes d’esclaves dans les plantations des hommes pour fonder leur propre ville, Pigtown. Mais le lieu qu’ils ont choisi fait partie du territoire des loups. La guerre est donc ouverte et déclarée entre les deux races. Malgré ses fortifications, la nouvelle ville est bientôt submergée par le nombre de ses attaquants, menés par le très ambitieux Engrell, fils du chef des loups. Une seule personne s’oppose catégoriquement à lui, son frère Wolf. Quand Engrell revient victorieux de la dernière bataille qui l’a opposé aux cochons, son père le rejette brutalement : trop de vies ont été perdues pour cette cause. Fou de rage, son fils décide de s’emparer du pouvoir par la violence. Il exécute sommairement son père et se lance à la poursuite de son frère, dernière cible à abattre pour asseoir définitivement son autorité.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La mémoire dans la boue est le plus noir des 4 épisodes de Règlement de contes. On entrevoit dans ce nouvel opus de fortes analogies avec l’histoire des USA, la guerre menée dans cet album rappelant immanquablement celle, sans pitié, que les occidentaux ont livrés contre les Indiens. Damien Marie soigne ses dialogues et leur donne une sonorité tragique qui ajoute encore à la noirceur des situations : un fils tue son père, un frère tue son frère, un peuple se fait décimer, les membres de l’autre se déchirent les uns les autres... Une chose est sûre en tout cas : la construction de Pigtown s’est faite dans la douleur ! (les tomes 1 et 2 se passent dans cette ville, ce qui fait que les tomes 3 et 4 les précèdent dans l’histoire de Pigtown). Ce 4e opus est aussi l’occasion pour le scénariste de parfaire le personnage de Naff, l’équivalent de Engrell chez les cochons. Assoiffé de pouvoir, celui-ci est prêt à n’importe quelle bassesse pour se hisser à la première place, et y parvient de bien cruelle manière. Au dessin, Damien Vanderstraeten s’adapte parfaitement à l’ambiance et propose 46 planches dépouillées qui font la part belle aux personnages. Il communique parfaitement la tristesse et la désolation des situations, grâce notamment à la mise en couleur boueuses de Vincent Lamassonne. Sans conteste, le meilleur album de la série !