L'histoire :
Le jeune Sacha et son chihuahua Tomcrouz s’extirpent in extremis de l’époque préhistorique pour rejoindre leur classe en peine visite d’un muséum d’histoire naturelle. Rappelons qu’un simple éternuement du chihuahua – et un brin de concentration sur un sujet – leur permet de basculer instantanément dans un tout autre contexte géographique et historique. A l’issus du voyage de classe, Sacha fait un détour par la maison de Jade, dont il est amoureux, et qui était absente pour cause de maladie. Etant donné que Jade ne répond pas à ses toc-toc à la porte, il grimpe par une échelle sur un arbre, depuis lequel il peut voir la chambre de sa copine. Il la découvre en train de s’entrainer à un cours de karaté, podcast sur les oreilles. Mais il aperçoit aussi sa grande sœur qui l’humilie en abusant de sa force. Sa cha sauve le podcast de Jade d’une voltige promise à l’écrabouillement, mais il repart de là avec une question primordiale : peut-on devenir fort avec le gabarit d’une crevette ? Il pose cette question à sa mère en arrivant chez lui, car sa mère est un puits de culture. Celle-ci lui explique que les hommes les plus forts du monde étaient les moines shaolin. Leur art du kung-fu, enseigné au sommet d’une montagne sacrée depuis 1500, leur apprend à maîtriser le QI (prononcez « Tchi »), qui est l’association des énergies du corps et de l’esprit. Il n’en fallait pas plus à Sacha pour inciter Tomcrouz à éternuer et à l’emmener dans la Chine médiévale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Direction la Chine médiévale pour cette troisième aventure de Sacha et Tomcrouz. Rappelons le principe de la série, vaguement située entre Alice au pays des merveilles et La machine à explorer le temps : un simple éternuement du chihuahua, associé à un objet d’une époque donnée, suffit à faire basculer son jeune maître et le chien dans ledit contexte. Un second éternuement déclenche l’effet inverse et les fait revenir à notre époque. L’idée du jeune héros Sacha est cette fois de se former à l’art du kung-fu, évidemment pour devenir super fort en dépit de son gabarit modeste. Or depuis Jean-Claude Van Damme, on sait que l’art du kungfu s’apprend au sein d’un temple shaolin, sur une montagne sacrée, inculqué par un vieux sage à longues moustaches… Ça n’est pourtant pas précisément la direction de cette troisième aventure, même si ça y ressemble pas mal quand même. A travers le scénario d'Anaïs Halard, les jeunes lecteurs des deux premiers tomes retrouveront tout le volontarisme du gamin, au sein d’un album une nouvelle fois très riche en péripéties débridées (malgré la longitude asiatique…). Ils retrouveront aussi le dessin punchy et stylisé, à la fois plein de douceur et de poésie, mais aussi d’action et de dynamisme de Bastien Quignon… le tout au sein d’une forte pagination (78 planches) ! Cette série a tous les atouts pour relever le challenge du long cours…
