L'histoire :
A l’école, Sacha est premier de la classe. Il épate surtout les filles en faisant des expériences de chimie (qui fonctionnent !). Mais il n’y en a qu’une dont il est amoureux : la secrète et douce Jade, qui a souvent le regard dans le vide avec ses écouteurs sur les oreilles. Dans le bus qui le ramène chez lui, Sacha frime un peu en annonçant que pour son anniversaire, sa mère va lui offrir un rat – ça fait viril ! Alors certes, cette idée soulève un peu des moues de dégoût parmi la gente féminine, mais Sacha est aux anges lorsque jade lui glisse dans le creux de l’oreille qu’elle aime bien les rats. De retour dans la boutique capharnaüm de sa mère, antiquaire de profession, il est accueilli par un gros gâteau et des bougies à souffler. Hélas, en guise de rat, lorsqu’il ouvre son paquet, il trouve un chihuahua. Ce dernier est un peu froussard au début, et surtout frileux : il éternue en mettant du glaviouze sur la carte postale de l’acteur Tomcrouz, dont sa mère est gaga. De fait, Sacha le baptise Tomcrouz. Puis après une leçon un peu pénible, mais imposée par sa mère, sur les origines d’une épée viking qu’elle vient d’acquérir, Sacha et son chihuahua vont se coucher. Cependant, durant la nuit, le petit chien part explorer la maison, et notamment l’atelier de chimie du père de Sacha, disparu depuis des mois. Tomcrouz lèche une substance étrange, qui sera bientôt à l’origine d’un bond spatio-temporel hallucinant à l’époque des vikings, après qu’il ait éternué sur la fameuse épée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En soi, les fondamentaux de cette nouvelle série jeunesse n’ont pourtant rien de révolutionnaire. Primo, un gamin vif d’esprit se voit offrir un chihuahua bizarre pourvu de grands yeux – un peu comme dans Gremlins. Puis après un premier tiers d’album parfaitement géré pour faire les présentations, le récit vire au bond temporel sous l’époque des vikings, un rebondissement classique dans le registre des quêtes initiatiques pour pré-adolescents – un peu comme dans Les enfants d’ailleurs. Pourtant, il y a un supplément d’âme dans la manière de dessiner de Bastien Quignon, que Barbara Canepa, directrice de la collection Métamorphose, a su repérer. Les personnages attendrissants se détachent via des traits stylisés et une colorisation volontairement pastel et terne. Ajoutez à cela une gestion optimale de la lumière, et tout se met en place avec une poésie efficiente dans des arrière-plans éthérés souvent plus gris. La lecture est fluide et dynamique, les personnages ont de l’épaisseur et la légèreté reste néanmoins de mise, pour un large public. Au scénario, Anaïs Halard nous promet deux courtes leçons didactiques d’une page par épisode : l’une avec une expérience scientifique (planquez vos tubes d’aspirine), l’autre sur une anecdote historique superfétatoire donc indispensable. Après un séjour chez les vikings, parait-il que nous héros devraient se retrouver à la cour du roi… mais quel roi ?