L'histoire :
Glen et Erin sont revenus parmi les leurs, après que l’évêque Germain a mis la main sur les traductions que Glen effectuait en secret dans le monastère de Serviodunum. Le jeune homme est désormais persuadé que seule une réunion de tous les rois bretons permettra de ralentir la progression de l'influence de Rome sur les terres celtes. Le vieux Fergus est sceptique sur ce projet qui semble irréaliste, mais il en accepte l'idée. De son côté, Erin va reprendre la route, et tenter de retrouver la magicienne Morrigan, pour lui demander de rendre la mémoire à Morridunon qui a rédigé les tablettes. Les deux amis vont donc se séparer, alors qu'Erin vient juste de dévoiler qu'elle était une femme. Pendant ce temps, un mariage arrangé se prépare entre le haut roi Vortigern et la fille d'un chef saxon. Le propre fils du roi voit d'un très mauvais œil ce qu'il considère comme une concession à l'influence de Rome, et apprend que Germain, qui va baptiser la future mariée, a mis la main sur le documents qui permettrait de localiser l'épée de Nuada. La quête se poursuit donc sur des routes distinctes, tandis que la fastueuse cérémonie voit converger des ambitions multiples...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le savant mélange de légendes celtes et d'ambitions de pouvoir prend de l'ampleur dans ce deuxième volume complexe, mais à l'intrigue très solide. Corbeyran prend le temps d'installer les relations qui se construisent entre ses personnages, révélant de nouveaux-venus comme Vortimer qui donne son titre à l'album. Il donne par ailleurs au dessinateur Ugo Pinson de magnifiques occasions de s'exprimer, démontrant sa capacité confirmée à construire des projets à la hauteur de ses partenaires. Alors que le premier volume faisait la part-belle à l'obscurité du monastère, cet épisode prend littéralement l'air à travers de splendides balades dans des paysages magnifiques. Pinson, dont les planches originales en couleur directe mesurent près d'un mètre de haut, nous plonge dans des décors riches souvent époustouflants, sans renoncer parfois à l'épure comme sur le superbe visage d'Erin qui prononce son prénom devant Glen en page 15. L'artiste transporte littéralement l'histoire qui lui est confiée et constitue à lui seul une raison de plonger dans cette aventure pleine de magie et de force. Il réalise un travail absolument colossal qui force l'admiration de tous ses confrères sur les réseaux sociaux et ailleurs, avec pourtant une vraie souplesse malgré sa technique ahurissante. Les châteaux, les ciels torturés ou la salle du banquet semblent surgir de l'imagination des peintres classiques, et respirent la passion du dessinateur pour son travail. Alors bien sûr, il a fallu attendre deux ans pour que ce deuxième tome voie le jour, mais le voyage est tel qu'il vaut la peine qu'on se replonge dans les deux volumes parfaitement enchaînés. Et l'impatience, déjà, de découvrir le personnage central et les paysages du tome 3 à venir...