L'histoire :
La vérité sur Luuna. Oubliez tout ce que l’on a pu vous raconter sur Luuna, tout n’était qu’un tissu de mensonges, inventés par Crisse et Keramidas pour masquer une dure réalité. La vérité, la jeune indienne la découvrira aujourd’hui, en ce bel après-midi d’automne. Se promenant en forêt accompagnée de ses totems et des pipintus, Luuna ressent soudain une petite faim. Elle attrape alors un champignon et le croque à pleines dents. Lorsque les trois W s’en rendent compte, il est déjà trop tard ! Luuna a consommé l’antidote à la vision enchanteresse du monde qui l’entoure. Brutalement disparaissent les arbres pour ne rester que des pierres brutes. Les trois pipintus ressemblent de fait à d’horribles E.T., sortis tout droit d’un space opéra intergalactique qui aurait mal tourné. Mais le pire, Luuna ne l’a pas encore réalisé : elle ne s’est point encore vue…
Printemps 1866. Luuna est alors une gamine qui aime à chevaucher son poney, tel Yakari. Curieuse par nature, elle s’approche facilement des caravanes de colons blancs qui s’aventurent dans les plaines. Au bord d’un ruisseau, elle rencontre un jeune garçon blondinet. Ensemble, ils galopent, s’amusent, chahutent. Une merveilleuse amitié naît, en somme. Jusqu’à ce que le garçon tire par mégarde la tresse de l’indienne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui ne connaît pas Luuna ? Lorsqu’un éditeur accepte de sortir un (ouvrage) collectif rendant hommage à un personnage, c’est qu’alors ce dernier a atteint un niveau certain de notoriété. L’indienne aux totems contraires connaît en effet, depuis ses débuts, une faveur publique croissante. Sans jamais totalement convaincre, ses aventures offrent cependant un univers exotique – grand public – aux charmes indéniables. Tout en rondeurs, aux couleurs chatoyantes, avec ce brin de sensualité qui plaît. Les pères de la belle, Crisse et Keramidas, ont donc invité Frisen, Bill et Gobi (La vérité sur Luuna), Campinotti (L’anneau du temps), Virginie Augustin (Rainbow warrior), Abolin et Thomas (Printemps 1866), Morvan, Munuera et Lerolle (Wombat, Wampat et Wimblat beware the coyote), Grelin (Sombre avenir) et Alary (Moonlight), à se pencher Sur les traces de Luuna. Derrière la couverture automnale, 7 récits de 6 à 8 pages chacun, revenant sur passé méconnu de l’héroïne. Passés possibles, parfois souhaitables, sinon cauchemardesques. Entière liberté a été laissée aux auteurs, pour peu qu’ils respectent l’esprit de la série. Chacun, selon sa sensibilité, a donc posé un regard différent et le résultat d’ensemble séduit plutôt. Humour décalé, variations et ellipses thématiques, chronique d’une malédiction annoncée (…), ce collectif passe du registre comique au tragique de belle manière. Si les ambiances diffèrent, de même les prestations visuelles s’étalent de la ligne propre et finie au crayonné nerveux, agressif. Point de narration trop policée, chaque fois une personnalité qui surprend. La chute délicieuse de Printemps 1866 ou les planches totalement « fandares » (!) des 3 W et du coyote. En résumé, un premier collectif – d’autres sont espérés – réussi, d’une variété de tons intéressante, de qualité homogène. A noter la dernière vignette (signée Alary) reprenant la couverture du premier tome : jolie pirouette !