L'histoire :
Le complexe carcéral d’Aparecida est l’un des plus surpeuplés du Brésil… et du monde. Deux bandes rivales se livrent une guerre sans merci pour le contrôle du trafic de drogue au sein de cette gigantesque prison bordélique, où règne la loi du plus fort. Le PCC (Primer Comando de la Capital) de Sao Paulo et le CV (Comando Vermelho) de Rio de Janeiro. Le trafic d’armes est quant à lui géré par un troisième clan minoritaire et néonazi. Ce jour-là, un nouveau bus de détenus enrichit encore la surpopulation. A son bord, un jeune prodige du football, Marcus Anderson, et un vieux briscard, ancien directeur de la police militaire, responsable d’un massacre au sein d’une autre prison, Francisco Barbosa. Malgré sa peine de 408 années de taule, eut égard à son pedigree, le directeur d’Aparecida lui réserve un traitement privilégié. Anderson, lui, est accueilli par un faux prisonnier infiltré, mais vrai flic, qui sert régulièrement d’arbitre de foot, Cortereal. Ce dernier explique à Anderson le système de clans. Puis un contact lui transmet secrètement un nouveau contrat dont il doit s’affranchir : récupérer une vidéo qui se trouve sur une carte mémoire implantée sous la peau des fesses d’un lieutenant d’un des deux clans. Facile, non ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série-concept Survival propose des immersions dans des contextes bien différents, dans lesquels des gens se démènent pour… survivre, à tout prix. Après l’hallali mortel en milieu montagnard extrême, nous voici dans une prison brésilienne, l’un des endroits les plus sauvages sur Terre, au moment où ça part en mutinerie sévère. Des clans de narcotrafiquants et des factions néonazis transforment l’établissement en enfer, tandis que différents protagonistes poursuivent des buts différents : la plupart essaie de se faire la belle, tandis qu’un autre essaie de récupérer une carte-puce implantée sous la peau des fesses de l’un des pires malfrats de la prison. Et ça canarde, ça bastonne, ça décapite, ça incendie, ça fait dans la testostérone et l’action de série B. On reprochera à la narration du scénariste Christophe Bec un story-board un peu décousu, à moins que ça ne soit le découpage des deux dessinateurs aux encrages réalistes – maîtrisés, mais un brin impersonnels – qui soit embrouillé. D’ailleurs, pourquoi un tel passage de relai ? Curieusement, les cases de Mirko Colak (de la p.3 à 33) ont des bords hyper épais ; le dessin un brin plus affiné de Diego Bonesso (de la p.34 à 62) emboîte donc le pas de ce principe… comme s’il s’agissait d’empêcher les prisonniers d’en sortir à tout prix ! A défaut d’une intrigue tout à fait palpitante, le principe fondateur de la série est en tout cas respecté : la survie dans ce milieu infernal est une gageure.