L'histoire :
Les passagers de la Yucatan Airlines patientent depuis une heure et demi à l’aéroport de Mérida (Mexique) que le feu vert soit donné à l’embarquement au sein de leur avion à destination de Bogota (Colombie). La compagnie invoque un incident technique… et certains passagers sont agacés. Enfin, tout le monde embarque, dans un climat d’énervement généralisé. Dans le cockpit, les pilotes règlent leurs instruments de bord tout en échangeant des vannes misogynes concernant l’hôtesse Sandra Vidal… visiblement une ex conquête d’un soir, qu’il prend plaisir à humilier. Dans la cabine, un passager fait flipper tout le monde en expliquant qu’ils vont survoler la jungle panaméenne, et notamment la province de Guna Yala, habitée par les indigènes kunas et une faune très hostile. Ce bout de jungle humide et suffoquant est l’un des endroits les plus dangereux de la planète, avec des fauves, des araignées et des serpents super venimeux… mais aussi des narcotrafiquants ! Son voisin, qui se rend à une compétition de boxe, a très envie de lui casser la figure. L’avion décolle enfin. L’arrogant pilote commande un coca à l’hôtesse. Sandra Vidal lui prépare ça, en prenant soin de lui empoisonner sa canette avec quelques gouttes sorties d’une seringue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour une raison franchement pas de bol (la vengeance d’une hôtesse et un méchant moustique infecté), un avion de ligne perd ses deux pilotes au moment de survoler la pire jungle de la planète. Voilà le prétexte donné à un groupe de rescapés d’un crash, dans l’hostile province panaméenne de Guna Yala, pour se mettre en mode survivalisme – le concept de cette série d’aventures indépendantes, qui se clôt avec ce 4ème opus. Les survivants vont devoir affronter des tas de bestioles hostiles (serpents, araignées, pumas…), sachant que l’espèce la plus dangereuse reste le narcotrafiquant fraîchement approvisionné en armes de guerre. Or pour charger la barque, nos rescapés manquent aussi singulièrement de solidarité et d’amabilité les uns envers les autres. Dans ce contexte, il ne faut pas escompter sur une issue heureuse à leur naufrage. Christophe Bec signe là un scénar de série B sans autre ambition que de divertir les cerveaux disponibles et faire gentiment frissonner autour du principe de « survivre ». Le tout est illustré dans un registre encré semi réaliste tout aussi impersonnel et académique par Mack Chater (les 58 premières pages) et Daniele Fabiani (les 4 dernières).