L'histoire :
Dans un navire effectuant la traversée transatlantique, Lord Greystoke voyage discrètement sous le nom de Johnny Grey. La traversée est longue et seule quelques distractions comme le poker brisent la monotonie du long voyage. Lors des divers diners avec les gens de la haute société, Lord Greystoke remarque la très jolie comtesse de Coude qui n’est pas insensible à son charme. Malgré cela, les discussions mondaines ainsi que la suffisance des hommes blancs l’agace au plus haut point. Il doit faire un effort surhumain pour contenir sa vraie nature. Mais la bête sauvage sommeillant au plus profond de lui est sur le point de ressurgir. Alors qui devait juste faire une escale au port de Saint-Nazaire avant de rejoindre l’Angleterre, Lord Greystoke décide de quitter le navire et d'aller découvrir Paris. Durant trois semaines, le seigneur de la jungle plonge dans des lectures passionnantes, découvre la capitale française et ses divertissements. Il fait la connaissance de plusieurs artistes auprès desquels il découvre les nombreuses vertus de l’alcool et des femmes. Durant son séjour, il suit avec attention l’expédition des scientifiques Amundsen et Ellsworth qui postulent que la terre est creuse et qu’une civilisation vivrait dans ce monde habitable dont l’accès se situerait aux pôles. Malheureusement, l’expédition est bloquée par une montagne et les explorateurs abandonnent. Quelques jours plus tard, Paul d’Arnot, passe par Paris pour annoncer que le père de Jane Porter se lance sur les traces de ce fameux monde englouti. Il propose à Tarzan de les suivre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second opus, le seigneur de la Jungle à le blues. Il décide de revenir chez lui pour oublier Jane et vivre auprès de sa tribu. Christophe Bec, le scénariste, offre un récit avec plusieurs récits qui se déroulent en parallèle. Alors que Tarzan noie son spleen dans les vertus de l’alcool et des femmes, Jane Porter et son père préparent une expédition au « centre de la Terre » ou plus précisément, plusieurs dizaines de mètres sous la croute terrestre. La théorie de la terre creuse est extrêmement intéressante et aussi méconnue. Les plus curieux pourront faire quelques recherches pour découvrir les diverses théories émises dès le XVIIème siècle. De son coté Tarzan va pousser les portes de la légendaire cité d’Opar afin de découvrir le trésor dont les membres de la tribu Waziri exhibent une infime partie. En mettant de coté les histoires secondaires parisiennes, le scénariste déroule ces deux récits se situant dans la jungle luxuriante et le désert de neige du pôle nord. Par une jolie pirouette scénaristique, Christophe Bec va réussir à lier l’ensemble. L’auteur va même pousser l’intrigue dans un monde imaginaire anachronique. Au niveau du graphisme, l’ensemble de l’équipe dessinateur et coloriste a été changé. Le duo de dessinateurs – Roberto De La Torre venant de l’animation et de l’univers comics ainsi que Stefano Raffaele qui collabore, entre autres, avec Christophe Bec sur la série Prométhée – a pris le train en marche à la plus grande satisfaction des amateurs des traits réalistes, fins et détaillés. Idem pour la colorisation : Dave Stewart reprend le flambeau et livre un travail cohérent et plus conventionnel dans son choix de palette de couleurs. L’ambiance visuelle est très belle, passant très facilement de la chaleur humide de la jungle au froid glacial du pôle. Contrairement au premier tome, le scénario et l’univers graphique sont mieux équilibrés et le récit, même s’il nous emmène sur des pentes abruptes, se laisse lire et découvrir sans réticence.