L'histoire :
Envoyés en mission en Afrique occidentale par le Colonial Office, John Clayton et sa femme Alice ont embarqué à bord d’un bateau. Ils doivent mener à bien une mission contre la traite des esclaves noirs dans les colonies africaines britanniques. Après plusieurs jours de navigation et suite à une mutinerie à bord, le bateau fait naufrage. John et Alice sont les seuls rescapés, or cette dernière est enceinte. Juste après l’accouchement d’un jeune garçon nommé Johnny, Alice tombe malade et meurt en quelques jours. John s’occupe tant bien que mal du nourrisson qui demande toute son attention. Mais il devient de plus en plus difficile de le nourrir. Un soir, alors qu’il veille sur son fils, des Manganis entrent dans l’abri de fortune et tue sauvagement John. Une guenon du nom de Kala prend l’enfant avec elle avant de s’enfuir de l’abri. Durant plusieurs années, Johnny va survivre au sein de la tribu des Manganis, essayant de s’intégrer et supportant le rejet ainsi que la violence animale du chef de la tribu. A l’adolescence, Johnny retourne dans l’abri construit par son père et commence à apprendre seul qui il est et d’où il vient. C’est à ce moment qu’il choisit son nom, Tarzan.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christophe Bec reprend les bases du récit original écrit par d’Edgar Rice Burroughs pour réaliser ce one shot sur Tarzan. Le scénariste de Carthago et Prométhée livre un récit authentique et captivant sur l’histoire de Tarzan. Le premier texte narratif, hors bulle temporelle ou géographique, n'apparait qu'à la planche 11. Les auteurs s’appuient donc sur le dessin pour mener le récit sur les huit premières années de vie du jeune Johnny Clayton. Et cela fonctionne très bien. Le lecteur imagine clairement la sauvagerie et la violence au sein d'une tribu sans lien d’appartenance à l’espèce. La menace est omniprésente, avec les animaux sauvages et les tribus anthropophages. Au niveau du dessin, il faut signaler le remarquable travail de la couverture, réalisée par Eric Bourgier : une jungle luxuriante et une chute d’eau en second plan ; la musculature dorsale du personnage est réaliste au premier plan. Le dessin de l’album est réalisé quant à lui par Stevan Subic et il s’éloigne quelque peu du réalisme proposé en couverture, mais uniquement pour les humains. Les visages manquent de détails et sont parfois dans la suggestion lors des combats ou des scènes dynamiques. Par contre, Subic fait un beau travail de représentation de la faune et de la flore. La jungle est bien représentée et détaillée, les animaux réalistes et un énorme travail d’étude a été porté sur les postures. Les auteurs nous livrent ainsi un bel album avec un scénario fluide, authentique et transpirant la violence animale.