L'histoire :
Sur les terres sacrées d'Ortiz, se trouve un petit village peuplé d’êtres joyeux et pacifiques, les lillings, qui vivent en paix aux côtés d'autres créatures, les chtillings. Mais aujourd'hui, une catastrophe est en train de s’y dérouler : des troupeaux de « cerfentaures » traversent leurs récoltes, détruisant tout à leur passage. S’ils ne réagissent pas, les lillings n'auront donc plus rien pour survivre cet hiver ! Il faut trouver une solution pour les arrêter ou tout du moins les dévier de leur trajectoire. Le jeune et maladroit Tibill propose alors une solution. Les villageois se méfient déjà car ils savent les idées de Tibill souvent dangereuses… Ce dernier leur assure qu'il n'y a pourtant aucun danger : les cerfentaures ont peur du jaune. Par exemple, dernièrement, il a vu aux jeux d'hiver des humains qui arrivaient à immobiliser des cerfentaures en pleine arène à l'aide de drapeaux jaunes. Ils doivent donc eux aussi utiliser du tissu jaune pour les stopper, ne restera plus ensuite qu'à trouver un moyen de les détourner. Les villageois approuvent cette idée et tout le monde se dépêche d'aller chercher des nappes et autres draps jaunes pour arrêter les troupeaux. Tout le monde est en place est l'idée de Tibill fonctionne… jusqu'au moment où des pik-à-fourche, des insectes attirés par le jaune, débarquent et font fuir les cerfentaures en direction du village.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Primo, un petit village à mi-chemin entre celui des Schtroumpfs et celui d'Astérix ; secundo, un héros, Tibill, avec des faux airs de Pirlouit, le compagnon de Johan. Cette nouvelle série des scénaristes Ange (Anne et Gérard) montre d'entrée son potentiel tous publics. Moins martiale que leurs dernières séries (La geste des chevaliers dragons, Marie des dragons…), cette aventure est emmenée par un jeune personnage maladroit qui porte une lourde culpabilité : après avoir été à l’origine de la destruction de son village, il est exilé et autorisé à ne revenir que s’il… sauve le monde. Rien que ça ! Son caractère incrédule et naïf lui fera dès lors vivre toutes sortes de péripéties, car Tibill accorde trop facilement sa confiance. Le héros se contente au départ d'échapper à chaque piège dans lesquels il tombe bêtement. Jusqu'au moment où il entend une conversation et porte secours à une personne menacée. Efficace, le récit plaira essentiellement aux plus jeunes : il se met en place doucement, oscillant entre humour et action. Les lecteurs plus matures resteront en revanche sur leur faim, la vraie quête du Lilling ne démarrant pas encore dans ce premier opus, qui donne plus l'impression d'un recueil de séquences empilées. Les dessins de Laurent Cagniat (Pitchi Poï, Vauriens) sont très agréables et ajoutent beaucoup de plaisir à la lecture, notamment en raison des lieux et décors enchanteurs traversés par Tibill. Un style graphique qui colle parfaitement au ton de l'histoire et permet d’accorder une grande sympathie au personnage principal. Une mise en bouche agréable, qui manque donc d'un petit peu de fond…