L'histoire :
Dans une salle d'école, la maîtresse avertit ses élèves qu'un homme va venir les voir pour leur faire un cour d'histoire. Il n'est pas professeur, mais le témoin vivant du drame que fut la seconde guerre guerre mondiale. Un homme aux cheveux blancs, portant des lunettes, frappe à la porte. Il s'appelle Primo Levi et explique aux enfants qu'il a toujours aimé les chiffres. Or certains lui collent à la peau, comme ceux que l'armée allemande lui a gravé de manière indélébile sur la peau. Certains enfants ont du mal à imaginer que cet homme, malingre, ait pu survivre à la guerre. Primo leur rétorque qu'il n'y a aucune méthode pour s'en sortir, juste de la chance. Il leur parle alors de sa volonté d'intégrer les rebelles, puis son arrestation et le traitement de faveur qu'il reçut, du fait de ses qualifications en chimie. Il n'échappa pas non plus au camp, le Lager, et aux mauvais traitements qui y incombe. Certains élèves ont du mal à comprendre pourquoi il était traité de la sorte. Primo leur rétorque que la raison est simple : il est juif...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Primo Levi » est un nom qui résonne dans les têtes et les cœurs de toutes celles et ceux qui ont un jour lu son livre Si c'est un homme. Ce chimiste italien de confession juive y raconte comment il a vécu son passage en 1944, interné au sein du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Monowitz. Emouvant et éprouvant, ce récit est un témoignage précieux et intemporel des exactions commises par des nazis sur le peuple juif. Cet album a été réalisé par deux auteurs italiens, Matteo Mastragostino au scénario et Alessandro Ranghiasci aux dessins. Tous deux mettent en scène la venue de Primo Levi dans une salle de classe. Il y raconte aux enfants l'horreur de la guerre et l'enfer de ceux qui la subirent. Ponctué régulièrement de flashbacks évocateurs, le récit se met en place avec une grande subtilité. On plonge vraiment dans la terreur, paralysé par la méchanceté et la bêtise des geôliers. Primo Levi bénéficie d'une narration simple mais habile, jouant sur les émotions pour mieux nous fasciner. Les dessins participent à l'immersion. Le crayonné proposé est d'une grande finesse, les tons de gris méticuleux. Il semblait compliqué, voire même impossible, de rendre hommage à ce survivant. Cet album le fait avec délicatesse, n'écartant jamais le pire pour nous offrir le meilleur. En espérant que la lecture d'un tel ouvrage ravivera les consciences de ceux qui oublient que l'homme est capable d'ignominies.
