L'histoire :
Clermont-Ferrand, hiver 1936. Un jeune garçon parcourt les rues de la ville, battues par le froid. Il se rend chez un ouvrier artisan serrurier qui lui apprend le métier, afin qu’il puisse gagner sa croûte. Une fois la journée passée, le jeune Marius assiste à une réunion de la SIA (Solidarité Internationale Antifasciste) à la Maison du Peuple locale en vue de soutenir les prolétaires anarchistes espagnols en pleine guerre civile contre la montée en puissance de Franco. Le jeune homme, anarchiste dans l’âme, y répond avec ferveur. Tant et si bien qu’il décide de se faire faire une vasectomie pour soutenir les femmes dans la grève des ventres. Plus tard, il participe aussi à des actions de sabotage et de destruction de symboles si chers au fascisme. Au printemps 1939, Mario Marret a 19 ans et se prépare à partir dans les Pyrénées-Orientales pour aider les républicains espagnols contraints de fuir leur pays suite à l’avancée des troupes de Franco. Le jeune homme rejoint ainsi les pauvres migrants parqués et livrés à eux-mêmes sans le soutien des autorités françaises dans le camp d’Argelès-Sur-Mer afin de les aider du mieux qu’il peut. Mais très vite, la guerre s’invite en France et l’armée allemande n’a pas de mal à balayer les troupes françaises. Le pays est occupé. À l’hiver 1940, Mario Marret décide de combattre le nazisme et le fascisme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mario Marret est ce qu’on peut appeler un caméléon. Espion anarchise, explorateur polaire, cinéaste militant et psychanalyste, l’homme a vécu autant de vies, faisant à chaque fois table rase ou presque de la précédente. Inutile de dire que rassembler les pièces du vaste puzzle de l’histoire de Marret s’avère une véritable gageure pour le quidam. Ceci étant, la scénariste et documentariste Nina Almberg s’attarde sur les Quatre vies de Mario Marret afin d’en savoir plus sur cet homme énigmatiques aux multiples facettes. Au-delà de la reconstitution de son histoire, au fil de recherches documentées et d’entretiens avec ceux qui l’ont côtoyés, l’autrice a pris le parti de mettre en avant son parcours au travers de ses tentatives de comprendre l’être humain et son cheminement politique. Un destin à la fois simple et hors norme... En ce qui concerne la partie graphique, Laure Guillebon délivre des aquarelles aux teintes noir et blanc plutôt classieuses qui renforcent l’aspect « documentaire » du récit de Nina Almberg. En définitive, cette BD intéressante sur un homme à la fois fascinant et secret permet de mettre en exergue le parcours riche en enseignement d’un militant et résistant sans concession et de faire le parallèle avec notre société actuelle, en proie aux troubles politiques quasi permanents.
