L'histoire :
Paris, janvier 1981. Le temps est à la neige et la jeune américaine Deidre Bair a peur d’être en retard à son rendez-vous avec Simone de Beauvoir. Qui plus est, elle est un peu perdue dans le dédale parisien pour rejoindre l’appartement de la célèbre écrivaine / féministe. A mesure que les minutes s’égrènent, la pression monte. En effet, même si elle s’est déjà entretenue avec Beckett pour écrire sa biographie, l’idée de devoir rencontrer Simone de Beauvoir pour la questionner sur sa vie la stresse un peu, à vrai dire. 14h pile. Deidre sonne à l’appartement de Mme de Beauvoir. Elle est reçue par un petit bout de femme sympathique. Très vite, la conversation s’installe entre les deux femmes, notamment autour de Jean-Paul Sartre, décédé deux ans plus tôt. La vieille dame a toujours du mal à réaliser qu’elle ne le verra plus, même s’il est enterré tout près de son appartement. Puis, sur la demande de Deidre, Simone de Beauvoir aborde son enfance. Elle est née en 1908 et dès 1917, son père Georges, un homme oisif qui vivait principalement sur un héritage familial, a perdu la majorité de son patrimoine après avoir investi dans des emprunts russes, peu avant la Révolution d’Octobre. Simone et sa famille sont donc devenues des « nouveaux pauvres » et ont dû déménager dans un tout petit appartement. C’est là que tout a changé pour la jeune Simone de Beauvoir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier livre intitulé Oh, Simone ! consacré à Simone de Beauvoir, Julia Korbik enfonce le clou avec ce roman graphique ambitieux, en compagnie de l’illustratrice Julia Bernhard, pour raconter la vie de la célèbre écrivaine. Pour ce faire, l’autrice met en avant les principaux évènements de la vie de Simone de Beauvoir, et notamment son émancipation en tant que femme et son féminisme engagé. Qui plus est, Julia Korbik aborde aussi la part d’ombre de l’écrivaine, notamment en ce qui concerne ses préjugés et même ses erreurs. La biographie est loin d’être béate et reste très factuelle. Du côté des illustrations, Julia Bernhard a opté pour des dessins simples sans trop de détails afin de se concentrer sur l’essentiel. Le choix des teintes bleutées et de la bichromie permet de donner plus d’impact à l’ensemble. La lecture s’en trouve fluide et agréable. Au final, Simone de Beauvoir : Je Veux Tout De La Vie est un roman graphique intéressant qui (re)met au goût du jour une figure de la littérature française et du féminisme. Il fait bon de pouvoir parfois se replonger dans l’histoire de ce genre de personnages pour la mettre en perspective avec notre époque.
