L'histoire :
Soupe à la grimace : Pour sa première soirée avec sa nouvelle copine, Alex l’a emmenée dans un resto mexicain. En effet, à cette enseigne, les petits plats épicés ont la réputation d’être particulièrement aphrodisiaques… Et ça ne manque pas : à peine sont-ils de retour dans leur voiture que la copine plutôt prude se transforme en nymphomane pressée d’en découdre. Elle lui attrape le sexe en bouche et se caresse de manière indécente entre les cuisses. Alex se gare de toute urgence… sous le nez de deux policiers qui les dérange en toute fin de préliminaires. Alex se rhabille et sort pour le contrôle d’identité et la contravention… des formalités qui prennent curieusement beaucoup de temps. Il ignore que le collègue du policier s’intéresse, de l’autre côté du véhicule, à assouvir les pulsions de sa copine…
Le grand soir : Gérard, 23 ans, fermier de profession, encore puceau, est embarqué par ses potes pour une virée au bordel. Ce soir, pour lui, c’est le grand soir. Certains potes se moquent de lui ; d’autres, plus blasés par la démarche, se vantent d’avoir déjà tout fait dans le registre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il dessine pas mal du tout, Giuseppe Manunta, mais en ce qui concerne les scénarios, ça n’est pas vraiment ça. Et pourtant, le registre érotique ne demande d’ordinaire guère de mécanismes très complexes pour parvenir à sa finalité : la voluptueuse bouffée de chaleur (ou l’excitation sauvage pour les ouvrages les plus réussis). Les 8 historiettes indépendantes recueillies dans ce volume servent certes ce noble dessein : elles conduisent toutes au badinage plus que fripon et parfaitement explicite (mais pas trash). Pour être pragmatique, disons en moyenne : 80% de mise en situation et 20% de passages à l’acte. A noter que ces historiettes sont de nouvelles moutures de planches déjà éditées chez Selen (Vents d’Ouest) en 2002 sous le titre Contrôle de peau lisse et Les Butineuses, plus quelques inédits. La recherche systématrique (oups-oups) d’une chute cocasse et/ou surprenante éloigne pourtant Manunta de l’efficacité. L’auteur oublie que la simplicité demeure le biais le plus court pour aller d’un point A à un point G. Ici, les protagonistes ont tendance à être surpris par la tournure inattendue – et passablement artificielle – de leurs ébats (dont le coup du « mince, un travelot ! » à deux reprises… navrant). Reste le dessin semi-réaliste, agréable, presque naïf et doucettement coloré… mais sans plus. Le plus souvent dépourvues de décors, les cases se concentrent sur les personnages, plutôt bien galbés et jeunes (mais majeurs !) puisque c’est le titre. Quelques jolies cases et postures sortent néanmoins du lot et méritent à elles seules la pause kitkat…
