L'histoire :
Depuis que son père a été tué par le cachalot Moby Dick, tracté avec son harpon dans les profondeurs du pacifique, le jeune Achab a décidé de vouer sa vie à le venger. Il n’a pas encore l’âge de monter sur un baleinier, mais il trépigne d’impatience à l’idée d’intégrer un équipage et de partir en campagne de chasse. Et pourtant, l’hiver a été terrible : non seulement sa tante Phoebe a eu une attaque cérébrale qui l’a laissée tel un légume, mais en plus son frère Caleb a lui aussi trouvé la mort en affrontant le redoutable cétacé blanc. L’animal est même devenu une légende dans la petite ville portuaire de Nantucket, entièrement dédiée à l’économie de la baleine. Aujourd’hui, Achab annonce la mauvaise nouvelle à son second frère Silas, dont le baleinier revient enfin au port après plusieurs mois passés au large. Il lui annonce aussi que dans une semaine, il partira à bord de la Julia, pour sa première campagne. Silas lui conseille alors de se choisir rapidement une fiancée… Ce sera Emily, qui se réjouit par avance à l’idée de recevoir les lettres d’Achab. Dans son coffre, Achab emporte la carte maritime de son père, sur laquelle il a consigné tous les points d’apparition de Moby Dick, afin de mieux traquer le cachalot. Sitôt à bord, et en dépit des tempêtes, du rythme infernal des corvées, de la superstition des uns et des anecdotes terrifiantes des autres, Achab se sent vivre comme jamais. A la première occasion, et alors que la Julia croise un banc de dauphins, Achab montre son habileté au lancé du harpon : il en tue 5 !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une mise en bouche sacrément affriolante, ce second tome ne démérite pas. Rappelons tout d’abord que la série se place en préquelle au roman Moby Dick d’Herman Melville. En ce sens, Patrick Mallet fait un bel hommage à cette œuvre littéraire majeure de la littérature américaine. Quant bien même la jeunesse du jeune Achab est entièrement imaginée par Mallet, l’auteur respecte en effet la tonalité du roman dans ses moindres aspects : à la grande aventure maritime, s’alterne la découverte des mœurs de l’époque et des techniques de la chasse à la baleine. Dans le premier tome, nous découvrions essentiellement le milieu éducatif d’Achab (futur capitaine du Pequod), ainsi que son port de Nantucket, entièrement dédié à la chasse à la baleine. Dans ce second volet, la psychologie du personnage d’Achab est une nouvelle fois admirablement rendue : son caractère déterminé et rongé de rancœurs est en parfaite cohérence avec le ténébreux capitaine adulte qu’il sera dans le roman. Dès les premières pages, le voilà qui s’embarque enfin pour une campagne de chasse, bel et bien décidé à traquer ce maudit cachalot qui extermine sa famille. A l’aide d’un dessin simple, mais appliqué, détaillé, régulier et parfaitement adapté, Mallet nous embarque donc au travers d’un décorum non plus portuaire, mais bel et bien maritime, et la grande aventure est au rendez-vous ! Les scènes de chasses sont magnifiquement rythmées et illustrées, on palpite véritablement… et crescendo. Car on assiste, évidemment, à la première confrontation entre Achab et le cachalot, lors d’une séquence à couper le souffle. Vivement la suite !
