parution 16 septembre 2010  éditeur Treize étrange  Public ado / adulte  Mots clés Guerre / Thriller

Immergés T2

Oskar Kusch

1937. A bord d'un sous marin de la Kriegsmarine, Oskar Kush ne supporte plus la violence exercée par les membres de l'équipage à l'égard de l'un d'entre eux. Pourquoi ? Suite passionnante d'un récit historique violemment oppressant.


 Immergés T2 : Oskar Kusch (0), bd chez Treize étrange de Juncker
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Treize étrange édition 2010

L'histoire :

En juin 1937, Oskar Kusch, surnommé « Grenouille » par ses compagnons d’infortune, en raison de ses yeux globuleux, est veilleur sur un sous-marin de l’armée allemande. De par sa fonction, il a le « privilège » de respirer l’air frais et iodé deux fois par jour et quatre heures durant. Il a le droit de vue et scrute minutieusement l’horizon avec ses jumelles pour y surprendre la moindre présence. Oskar est un cador dans sa partie. Pour autant, comme bien d’autres, il doit subir la promiscuité : le bruit insupportable des machines et des conversations, les mauvaises blagues, les railleries, les accrochages violents ou les remugles masculins et nauséeux de ses « bons amis ». Oskar tente d’oublier en lisant la Bible, mais il ya ce bruit. Ce vacarme assourdissant qui s’amplifie. Tellement et si brusquement que chacun s’inquiète. Et pour cause : émanation de chlore, ordres confus, voie d’eau, enchainement des rapports d’avaries indiquent que le bâtiment est échoué suite à une grosse collision. Ils sont tous irrémédiablement perdus. Kusch, le mouchoir sur le nez, accompagné de Möhlman et Schütze, est tout de même chargé d’aller écoper à l’avant du bâtiment. Les heures passent. Les travaux s’enchainent. 110 m… 108… Le bateau remonte. Ils sont sauvés mais ne peuvent plus immerger. Pas question, cependant, de rentrer au bercail. Ils ont du gasoil en quantité plus que suffisante ; ils ont encore toutes leurs torpilles : les manœuvres continuent. Peu importe si un sous-marin en émersion devient une véritable coquille de noix…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Chronologiquement antérieure au premier tome et soumise au point de vue d’un autre membre de l’équipage, cette deuxième immersion à bord d’un sous marin de la Kriegsmarine se caractérise à nouveau par l’atmosphère qui y est distillée. Aux commandes de ce récit sous tension, Nicolas Junker se livre à un exercice graphique particulièrement intelligent, multipliant les trouvailles (pléthore de petites cases, cadrages au cordeau, encrage épais, onomatopées dévorantes et permanentes pour donner un son, chevauchement des phylactères pour faire du bruit…) pour que le lecteur partage cet univers claustrophobe, violent et vicié. Le moins que l’on puisse dire est que cela fonctionne parfaitement : rapidement, on devient soi-même l’un des sous-mariniers. Un soldat uni aux autres par quelque chose de malsain. Un mystère, un secret qui remonte de temps en temps à la surface. On évoque alors l’Espagne… Mais silence, il est encore trop tôt. Car, en effet, pour sceller cette ambiance oppressante, le scénario s’enroule autour d’un événement antérieur qui semble peu glorieux pour l’équipage, qui les unit dans le silence et participe à la charge émotionnelle haineuse de cet univers clos. De la même manière et pour compléter sa judicieuse construction, Nicolas Juncker stimule notre appétence historique via une recomposition du contexte socioculturel et politique de l’Allemagne nazie. Le vieux machino cède sa place (on ne l’entraperçoit qu’à peine ici), à Oskar Kusch, lui aussi empruntant son patronyme à un véritable commandant de la Kriegsmarine. Via son parcours ce dernier se charge de mettre en lumière la montée du nazisme, l’engagement patriotique et la conviction. Le tout est intelligemment opposé, judicieusement nourri par des flashbacks et démontre l’incroyable ambigüité des destinés de ces allemands nés au mauvais moment. De l’excellent boulot.

voir la fiche officielle ISBN 9782723472609