L'histoire :
Six soirées différentes pour Nadège, Pauline, Julie et les autres. A l’approche de la nuit, les filles se préparent, se maquillent, s’habillent, prennent un bain, vont au cinéma ou discutent… De quoi ? De leurs failles, de leurs interrogations, de leur fragilité ou de leurs errances. Pour sujet : la confiance en soi, les garçons, la solitude, l'ennui au Zorba, le célibat, le sexe, la vie sentimentale, l’alcool. Au travers de ces soirées, c’est l’histoire d’une jeunesse fragile en quête d’elle-même, préférant la futilité des conservations et le divertissement aux prises de tête trop sérieuses, histoire d'oublier qu'elles ont encore tout à construire. Car ces filles sont jolies, plutôt futées mais aussi assez paumées. Une plongée dans la conscience et l’intimité de jeunes femmes en quête d’identité et d’existence…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers les instantanées de la vie de jeunes filles se préparant à sortir, heure par heure, Nine Antico interroge « l'impérieux désir de vivre » en les confrontant à leurs aspirations profondes et questionnements. Rappelons-le, beaucoup considèrent aujourd’hui Nine Antico comme une étoile montante de la BD alternative. Parmi eux, peut-être, certains y liront une polyphonie narrative sensible et cruelle qui habille la BD d’une complexité qui touche à l’universel. D’autres souligneront la griffe pop art du graphisme, dans un style délavé et vintage encore en recherche, et y verront une photographie tendre et juste de la jeunesse actuelle. Nous, on y voit plutôt une BD réaliste sociologique sans intérêt, truffée de paroles creuses, mais aussi une œuvre à l’intention narrative très discutable, noyée dans un découpage faussement ingénieux. Derrière la futilité du propos qu’on aurait aimé seulement de façade, au-delà du paravent du paraître parfaitement décrit ici, on tente bien d’y trouver un quelconque message, une manière différente de trouver de la profondeur dans ce qui paraît le plus vain... mais on se heurte indéfiniment à un mur du vide. Et l’on voit combien il est difficile d’extirper de la superficialité existentielle (même lorsqu’elle est assumée ou revendiquée), légèreté, grâce ou simplement matière à réfléchir. Car une fois la lecture terminée, non seulement on s’est ennuyé ferme en compagnie de ces filles profondément agaçantes, mais en plus on n’a pas bien compris ce que Nine Antico souhaitait nous dire, l’auteure s’enfonçant dans une esthétique rétro intéressante mais jamais opérante. Au-delà de « l’aperçu très juste de la vie d’une femme », qu’a-t-on à se mettre sous la dent ? Rien hélas, sinon des états d’âme de midinettes parisiennes narcissiques qui boivent, chantent, dansent, font l’amour et prennent le métro… Pour notre part, on oubliera.
