L'histoire :
En pleine nuit, dans un coin de campagne reculé, un groupe de scientifiques se livre à une expérience de téléportation quantique sous l’impulsion du professeur Paterson. C’est Claire, la fille de ce dernier, qui se porte volontaire pour être téléportée dans le temps. Or très vite, ils perdent sa trace sur les écrans de contrôle. Soudain, le signal ré-apparaît et alors que tous les scientifiques veulent mettre fin à l’expérience, Paterson ordonne de continuer. Les véhicules et le matériel se mettent à léviter, comme pris dans un tourbillon et tout s’écrase en provoquant une explosion. Tout le monde semble sain et sauf, seul Paterson est légèrement blessé à la jambe. Henry, l'un des membres du groupe, aperçoit alors Claire gisant au sol plus loin. Il s’approche de celle qu’il aime et découvre que la jeune femme est décédée. Il déverse alors sa rage sur son beau-père, scientifique insensible qui a tué sa propre fille. Dans le même temps, une femme du groupe découvre un bébé noir endormi dans l’herbe, a priori importé de ce monde parallèle. Pour le professeur Paterson, l’enfant est la preuve que l’expérience a fonctionné et que sa fille n’est pas morte pour rien. Cette petite-fille sera pour lui la clé permettant le passage entre deux mondes séparés par l’espace et le temps. la petite fille grandit et avec les années, elle devient un rouage essentiel de l'agence Quanta fondée par Paterson pour les gens (très) fortunés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Marc Krings est surtout connu pour avoir repris les dessins de séries déjà existantes (Violine, La Ribambelle). L’auteur avait déjà eu l’occasion de créer son propre univers, avec Livraison express, chez Bamboo. Pour cette nouvelle série, c’est pour la première fois en tant qu’auteur complet qu’il nous revient. Agence Quanta nous livre un univers contemporain où les voyages spatio-temporels sont possibles. Or contrairement aux Brigades du temps de Kris et Bruno Duhamel, seul un petit groupe en connaît l’existence et garde jalousement le secret. Dans la première partie de cette histoire prévue en deux tomes, l’essentiel du récit se passe dans notre présent et plante à la fois le décor et les personnages. Une séquence d'introduction, de 7 planches sur fonds noirs, montre l’expérience qui a permis la découverte des voyages dans le temps et l’apparition mystérieuse de l'héroïne métis, Iona, le bébé que Claire a « ramené » de son voyage. Puis l’histoire se poursuit 18 ans plus tard, a priori à notre époque. L’agence a pignon sur rue et organise ses expéditions avec la complicité de Iona, qui ignore autant que nous ses origines. Or, alors que tout semble fonctionner comme sur des roulettes, des événements du passé resurgissent. Rythmé et riche de mystères se dévoilant doucement, l’album est particulièrement attrayant et se lit d’une traite avec plaisir. Qui plus est, une parodie d'une célèbre anecdote apporte un zest d'humour (le vieux libidineux dans la douche du Sofatel...). En tout cas, le final donne très envie de découvrir le second opus. Sur le plan graphique, Krings livre un travail proche de l'école de Marcinelle « gros nez » (Franquin), teinté d’une modernité parfaitement agréable. Bref, pour son premier album en solo (à l’exception tout de même des dialogues et des couleurs), Krings s’en sort fort bien !