L'histoire :
Si le petit village de Saint-Jean-en-Aven est célèbre, ce n’est pas tant pour son eau minérale gazeuse que pour son pont, surplombant les toits de plus de 200 mètres, et qui exerce une irrésistible attirance chez les candidats au suicide… Et vue la hauteur, il est impossible de se louper. Pourtant jusqu’à ce jour, les villageois étaient épargnés : seul les étrangers venaient y faire le grand plongeon. Léo Walec est un jeune inspecteur de police lorsqu’il arrive au village pour enquêter sur la mort du « Lièvre » et d’Augustin, respectivement facteur et artiste peintre. Rapidement, Léo prend la mesure de l’atmosphère étrange qui plane sur ce village, dans lequel les corps mutilés en pleine rue sont relativement banals. Il sympathise de manière intime avec une jeune inconnue… puis se blesse avec un piège laissé par l’un des suicidés... Il décide finalement de prendre du recul, pour mieux espionner un homme qui en sait beaucoup plus qu’il ne le laisse penser. Louis Castan, le propriétaire de l’entreprise d’embouteillage de l’eau minérale « Aven », est également le maire et le véritable maître de la bourgade. En fouillant dans son passé, Léo s’aperçoit que lui et les deux suicidés appartenaient jadis au même groupe d’amis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le synopsis d’Aven est relativement classique : pour les besoins de son enquête, un inspecteur de police fouille dans le passé provincial d’un petit village, et met peu à peu à jour des secrets enfouis. C’est du déjà vu, d’autant plus que les personnages ont parfois tendance à être caricaturaux (le maire a tout du despote ; le petit vieux est la mémoire du village ; la jeune fille soixante-huitarde affiche sa révolution sexuelle…). C’est donc du côté du traitement de l’histoire qu’il faut chercher la nouveauté, à travers un rythme et une atmosphère décalés. Le style de dessin semi-réaliste de Laurent Astier confère à l’ensemble un petit côté suranné, que l’emploi de couleurs contrastés renforce encore un peu plus. L’ambiance étrange est pourtant moins baroque sur cette suite que sur le premier tome. Stefan cherche bien à nous perdre d’entrée de jeu à travers les caves orgiaques de monsieur le maire, le héros se réapproprie néanmoins de plus en plus la réalité. Jusqu’au coup de théâtre final, qui nous conforte dans l’implication du principal suspect, nous tenant tout de même en haleine jusqu’au prochain et dernier opus.