L'histoire :
C’est la fin du tournage d’un épisode de la série à succès Au premier regard. Sur le plateau, l’ambiance est tendue : Vanessa, la vedette de la sitcom, a décidé de mettre fin à sa carrière. Pour son pot de départ, la jeune actrice évoque ses autres projets : elle veut prendre un peu de distance avec une notoriété trop rapide à ses yeux. Ben, le metteur en scène, est furieux de cette décision et n’hésite pas à lui en faire part. Au même moment, Aymeric, le compagnon de Vanessa, débarque éméché au milieu de l’assemblée. Ecrivain ténébreux, coqueluche du quartier latin, il a écrit une pièce pour intello et voudrait que sa petite amie joue le rôle principal. Dans ce contexte, la décision de Vanessa exaspère d’autant plus Ben. La jeune femme tente de s’expliquer et confie au metteur en scène que, dans un premier temps, elle va partir en Bretagne, sur l’île de ses ancêtres , pour faire le point sur sa vie et sa carrière.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo Nicoby (au dessin) et Patrick Weber (au scénario), qui nous avait livré le roman graphique Ouessantines, récidive avec une nouvelle intrigue insulaire en Bretagne. Alors qu’elle est au firmament de sa carrière télévisuelle, Vanessa souhaite faire une pause. Elle va séjourner pendant quelques temps à Belle-Île prétextant prendre un peu de distance avec son succès. La vraie raison est tout autre : la jeune femme souhaite faire la paix avec son passé, partir sur les traces d’un père qu’elle n’a pas connu et qui s’est suicidé quand elle était enfant. Les auteurs se sont en partie inspirés de la vie de Sarah Bernhardt qui, au sommet de son art, est tombée amoureuse de Belle-Île et y passa tous ses étés durant 30 ans : quelques chapitres de la BD y sont d’ailleurs consacrés. En voulant fouiller dans le passé, Vanessa va réveiller de vieux secrets et des histoires de famille. Le scénario est bien élaboré et s’avère plutôt accrocheur, favorisé par le cadre d’un huis-clos insulaire. Certaines des révélations sont surprenantes, mais ne profitent pas au dénouement final. Le trait simple, moderne et vif de Nicoby est très agréable. On peut cependant regretter des paysages bretons finalement peu exploités dans les décors. A l’instar d’un guide touristique, cet ouvrage se termine par des photographies et quelques explications historiques vantant le patrimoine de Belle-Île.