L'histoire :
Au terme d’un repas copieux et bien arrosé, les quatre mousquetaires Aramis, Athos, Portos et d’Artagnan se séparent. Mais alors qu’il rentre chez lui de nuit, seul et enivré, d’Artagnan assiste au meurtre d’un homme, par un chevalier masqué. Pris par un vomissement inopiné, il ne peux poursuivre l’assassin. Avant de trépasser, l’homme a toutefois le temps de lui faire quelques confidences : il est secrètement envoyé par le doge de Venise pour mettre en garde le roy de France contre les agissements de Renier Zen, un membre du conseil des dix… ainsi que du « Sventratore ». Aussitôt, d’Artagnan obtient une audience auprès de Louis XIII, qui l’envoie effectivement à Venise, ainsi que ses 3 compagnons d’armes, pour déjouer ce complot. Après avoir traversé la France au quatrième galop, les mousquetaires découvrent une ville lacustre terrorisée. On y craint un tueur en série appelé « Il Sventratore », un monstre qui éventre les femmes avant de les mutiler. Ils interviennent également pour calmer un début d’émeute, alors que le fils du doge, accusé d’être l’agresseur, manque de peu de se faire lyncher par la foule. Pour ce fait d’arme et en tant qu’ambassadeurs de Louis XIII, ils sont ensuite reçus avec déférence par le Doge…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Sérénissime, c’est bien entendu le surnom donné à la ville de Venise, cadre d’un second volet d’aventures fictives des célèbres mousquetaires. Le scénariste Eric Adam a en effet imaginé des péripéties intermédiaires à la trilogie romancée d’Alexandre Dumas : la célébrité des personnages n’étant pas vraiment en adéquation avec le nombre de leurs aventures officielles, il aurait été dommage de ne pas en profiter ! Adam se met donc dans la peau d’un Dumas faisant de la BD, et livre de nouvelles aventures parfaitement dans le ton : les mousquetaires réussissent avec panache tout ce qu’ils entreprennent, quand bien même ils sont esseulés face à des nuées de combattants. Une densité de rebondissements élevée les voit ferrailler, courir sur les toits, voltiger au bout d’une corde, piloter un prototype de sous-marin… et démêler de manière tarabiscotée une double affaire de complot politique et de meurtre en série. Bien que parfaitement respectueuse du ton du roman, ce second volet de D’Artagnan peine pourtant à emballer pleinement. Car en marge de la légèreté inhérente à l’œuvre-mère, l’intrigue pâtit d’un manque de clarté dans les motivations des ennemis et dans le dénouement des affaires. Dommage, car le dessin de Hugues Micol réussit à nouveau un compromis convaincant entre BD moderne et classique.