L'histoire :
Gorn, le preux chevalier, commet la funeste erreur de tourner le dos à l’ennemi lors d’un assaut. Il paie cher sa lâcheté : la damnation éternelle… Loin de se contenter de son triste sort, le guerrier défie Dieux et Démons : l’amour pour sa belle Eliette est plus fort que tout. Il ne parviendra pourtant à regagner le monde des vivants qu’affublé de l’apparence d’un ectoplasme. Pire encore, sa douce fiancée subira le même sort. Mais qu’importe, il peut compter sur sa descendance (ses filles Éloïse, la demi-elfe, et Maelle « Celle qui parle aux morts ») ainsi que sur Dame Gorge son amie pour faire briller son blason sur les Terres Hautes, qui sont le jouet des divinités. Une armée de créatures toutes plus barbares les unes que les autres et baptisée « Les Yeux Rouges », menace en effet l’équilibre du monde pour le plus grand bonheur des puissances célestes… La lutte est lancée : plus de repos possible ; l’ennemi avance ; l’ennemi harponne nombre de vies, dont celle de Dorian, l’époux d’Éloïse… Il est grand temps pour les deux sœurs de reprendre l’avantage et le moyen d’y parvenir semble être l’unité : Elfes, nains et humains ne doivent faire qu’un. En sus, si les deux héritières pouvaient bénéficier de l’appui du « Grand Ailé », un dragon de légende, le défi serait plus facile à emporter. Si en arrivant à Frohelitia, la dernière cité elfique, la cause parait facile à plaider auprès du peuple hôte et des nains, il semble que les Hommes soient des plus réticents… Gorn et Dame Eliette auront dés lors certainement un rôle à jouer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà, c’est fini… Après plus de 15 ans passés aux côtés du chevalier fantôme, il faut bien se faire une raison et porter nos regards vers d’autres horizons. Avec la fin de Gorn c’est un pan tout entier de l’heroïc-fantasy qui s’en va, celui (le meilleur ?) qui se faisait à l’ancienne… En 11 volumes, Tiburce Oger, à l’instar des Dieux dont il se moque, a réussi à créer un univers riche et attachant où drame, romantisme et humour servent admirablement le récit. Les lecteurs ne se sont d’ailleurs pas trompés en plébiscitant la série. Cet opus de clôture remplit la mission qui lui incombait, en permettant à l’auteur de boucler correctement son œuvre. Pour ce faire, le scénariste-dessinateur utilise malheureusement, pour bouquet final, un des outils les plus employé du genre : l’ultime grand combat… Voilà, maintenant on est servi, tout est bien qui finit bien, on peut passer à autre chose et si des fois l’envie nous prenait d’y revenir, on se laisse quelques perspectives… on sait jamais. Dommage ! Car, certes, si l’affrontement final était inéluctable, il n’aurait pas dû constituer la substance de l’album. De plus, cette dernière bataille, nous l’avons déjà vu : chez Tolkien par exemple et chez son adaptateur au cinéma… Très à l’aise habituellement avec ses pinceaux, capable de susciter les plus belles émotions, l’auteur se montre beaucoup moins convaincant lorsqu’il s’agit des assauts. Les planches qui y sont consacrées sont loin d’être à la mesure de son talent. Comme bien souvent, il est difficile de trouver la bonne recette pour la conclusion, de surprendre un lectorat exigent. Mais attention, ce volume n’est pas l’arbre qui doit cacher la forêt : Gorn restera à jamais une excellente série…