L'histoire :
Ville de la confédération de la mer intérieure, Kérioth est exploitée depuis de nombreuses années pour ses minerais et énergies diverses. Alceus et Siméon sont deux ouvriers qui en ont plus qu’assez de vivre là. Les rues ne sont pas sûres, la nourriture est infecte et surtout les informations divulguées par la Mairie sont contrefaites. Les deux amis savent également, du fait de leur profession de scaphandrier, qu’un drôle de parasite est en train de dévorer les fondations de la ville. Alceus et Siméon entendent alors parler d’une belle opportunité. Une mission spéciale organisée par la municipalité doit explorer la mer et découvrir la cause du problème. Pour en faire partie, il faut être tiré au hasard parmi les volontaires. Or, ces derniers temps, les deux amis ne cessent de multiplier les contacts avec Mandrin, un mystérieux individu souhaitant changer Kérioth de façon pacifique. Ceci les amène, par un malheureux coup du sort, à être les heureux gagnants. Seulement, cette mission, qui veut faire d’eux les héros officiels de la ville, est en réalité un plan vicieux savamment conçu par la Mairie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publiée au tout début des années 2000, la série Kérioth marque le début de carrière de Pascal Bertho et de Marc-Antoine Boidin. Les deux auteurs, à qui l'on doit (entre autre) la formidable aventure de Chéri-Bibi, ont en effet débuté avec cette trilogie de science-fiction à l'univers décalé et plutôt intéressant. Une ville située au bord d'une mer intérieure voit le niveau de son eau baisser année après année, ce qui promet à ses habitants un avenir à court terme catastrophique. Avec ce contexte social tendu, l'histoire se met en place assez lentement dans le premier des tomes contenus dans cette intégrale. On appréciera les allusions du scénariste à la religion, le personnage d'Iska Ryot rappellant Iscariot (de son prénom Judas). Intéressant et agréable, le titre pèche cependant par des rebondissements parfois abrupts. Les événements s'enchaînent et ne donnent pas vraiment l'impression de parfaitement s'imbriquer, comme si les auteurs avaient eu finalement peu de pages pour développer une histoire plus conséquente. Visuellement, Boidin montre un trait proche du dessin animé et encore assez loin de ses productions actuelles. Kérioth n'est probablement pas le chef d'œuvre de ce duo d'auteurs, mais il montre de sérieuses dispositions. Les amateurs d'Aquablue et d'univers de Série B devraient apprécier ces premières armes plus qu'honorables...