L'histoire :
Nous sommes le dimanche 22 avril 2007 à 19h. A l’antenne, PPDA et Robert Namias (directeur de l’information sur TF1) font un ultime bilan des dernières semaines de campagne, une heure avant l’heure H de la révélation du nouveau Président de la République. Trois mois plus tôt, le paysage électoral des présidentielles commence en effet à se peaufiner : 12 candidats se détachent. Pourtant, la quête des 500 signatures nécessaires s’est avérée très compliquée pour les « petits candidats ». Tandis que ces derniers rament pour séduire les maires des communes rurales, les « gros partis » se perdent en conjectures et en calculs contradictoires. De nombreux sondages donnent Nicolas Sarkozy en tête au premier tour et gagnant au second. Pour ce dernier, la stratégie qui consiste à s’approprier les icônes de la gauche semble payer auprès des électeurs. Pourtant, c’est sans compter sur le phénomène Bayrou qui se met soudain à grimper en flèche dans les sondages. Dans son QG, Sarko fulmine (il faut réactiver Simone Veil !), tandis que l’équipe boiteuse de Ségolène Royal fait d’abord mine de l’ignorer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Richard Malka, le journaliste Philippe Cohen et le dessinateur Riss se sont soit piqués au jeu, soit les royalties sonnantes et trébuchantes dues à leur précédent succès les ont (logiquement) motivés à récidiver dans le pamphlet politique bédéssiné… Il faut dire, la campagne présidentielle de 2007 a particulièrement monopolisé les médias et les débats mondains. En tous cas, 3 mois à peine après la sortie de leur Face karchée (l’enquête-critique sur Nicolas Sarkozy, encensée par la presse), voilà déjà Sarko 1er, première BD sensé focaliser sur le Président de la République fraîchement élu. En ce sens, il s’agit d’une sacrée prouesse éditoriale, que de proposer déjà cette BD en rayon, la veille même de l’investiture ! En fait, le titre et la couverture n’ont pas grand-chose à voir avec le contenu, dessinés et scénarisés avant le premier tour, donc sur un traitement unique quelque soit le résultat. De fait, le trio d’auteurs en verve ne s’acharne pas cette fois uniquement sur le candidat Sarkozy : tous les candidats en prennent pour leur grade. Il s’agit avant tout de revenir sur les derniers épisodes de la campagne présidentielle 2007, tous partis confondus. D’ailleurs, les auteurs ne s’en cachent pas : au terme des 37 planches (eh oui : échéance électorale oblige, c’est un peu court), vous pourrez découvrir les deux couvertures qui n’ont pas été élues : le roi Bayrou et la voie Royal. Si vous avez lu la Face karchée, vous ne serez pas surpris : c’est la même tonalité acide. Une nouvelle fois grinçante ou jubilatoire (selon votre orientation), la caricature satirique est toujours bien vue. Le pamphlet obéit néanmoins à une forme de discrimination positive : plus le candidat a des chances de se retrouver au second tour, plus la critique est virulente !