L'histoire :
Novembre 1868. Voici deux ans que Natanaël et Julia ont fui le Texas, au cours d’une nuit particulièrement tragique : après avoir été violé, la jeune femme avait tué Cumberland, un grand propriétaire terrien de la région. Depuis, les deux amoureux se sont installés au fin fond du Dakota pour échapper à la justice et aux tueurs envoyés à leur trousse. La vie y est dure et hantée de souvenirs douloureux : le couple vient de perdre leur premier enfant, avant de l’avoir vu naître. Une journée d’hiver, Natanaël croise sur son chemin un convoi de marchands attaqué par un groupe d’indiens. Après être venu à son secours, il se lie d’amitié avec Phatty Thompson, l’unique survivant de l’escarmouche et vendeur de chats à ses heures. Le jeune homme accepte de le conduire au premier comptoir de marchandises voisin. Mais ce retour aux portes de la civilisation pourrait se révéler bien plus dangereux qu’il n’aurait pu l’imaginer. Car dans l’Ouest, la vengeance est un plat qui sait attendre les années pour être consommé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce second tome, la saga de Tiburce Oger gagne en maturité : le récit, plus linéaire, offre une place plus conséquente aux personnages. Les motivations gagnent en complexité, les caractères prennent de l’épaisseur. C’est notamment l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les fameuses « Gahés », ces pierres magiques qui se trouvaient au coeur des drames subis par nos héros dans le premier tome. Peu à peu, cette légende indienne prend corps et laisse entrevoir des perspectives scénaristiques intéressantes. Car comme c’est souvent le cas chez Tiburce Oger, il plane continuellement au-dessus des personnages un parfum de tragédie. Chaque moment heureux laisse entrevoir le germe des malheurs à venir. Comme si, quoi qu’ils fassent, une malédiction rendait les héros esclaves de leurs destins. Concernant le dessin, l’auteur semble avoir également cherché à offrir plus de clarté. Dès les premières pages, les paysages de montagnes enneigés, avec leurs couleurs dominantes blanches et bleues, contrastent radicalement avec l’ambiance du premier tome. Le rendu est particulièrement somptueux. Si ce n’était que pour cela, ce second tome mérite d’être lu…