L'histoire :
Erwan est très embêté par la mort de Cristo. Ne trouvant pas les fioles, il se rend chez son maître avec la séduisante Gaëlle. Les nouveaux propriétaires louent la beauté de la jeune fille, mais annoncent à Erwan qu’ils ont donné toutes les affaires de Cristo au brocanteur de la ville Dérouet. Gaëlle est flattée par les propos des habitants et elle tente de séduire Erwan. Mais celui-ci se montre évasif et distant, préoccupé uniquement par les fioles. Les deux amis se rendent ensuite chez Pauline. Alors que Gaëlle se retrouve seule avec Blanche, Pauline et Erwan vont en ville voir le brocanteur. Gaëlle parle avec cette étrange jeune fille qui doit cacher ses yeux et qui possède déjà une intelligence phénoménale, alors qu’elle n’a que trois ans. Dans le même temps, Pauline est si heureuse de revoir Erwan, qu’elle ne peut s’empêcher de l’embrasser. Dans l’autre monde, la Macare Hermaphrodite parle à son enfant, Sombre. Tout est désormais en place : reste à ce qu’Erwan revienne avec Blanche pour parachever son plan machiavélique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le grand mort en est déjà à son quatrième tome. Cet épisode tire son originalité de son jeu avec l’espace-temps. L’histoire oscille entre le monde imaginaire visité par le Transporteur Erwan et la forêt de Bretagne. De façon habile, Régis Loisel et Jean-Blaise Djian offrent un chassé-croisé entre les personnages du monde réel et celui du petit peuple. Le trio Pauline, Gaëlle et Erwan répond au trio Hermaphrodite, Sombre et les autres créatures du clan. Mélangeant les intrigues et les relations, la tension se fait de plus en plus forte : Pauline se dispute avec Gaëlle par amour pour Erwan, tandis que le petit peuple se divise pour comprendre ce qui s’est passé pendant le rituel du Grand Mort. Deux enfants étranges vont se répondre à distance et leur lien invisible intrigue et inquiète à la fois : Blanche est le pendant de Sombre, mais leur lien est encore énigmatique… Dans ce croisement des lieux et des intrigues, tout rejoint Hermaphrodite qui détient la clef du mystère. L’intrigue avance donc à grands pas, même si les deux comparses d’écriture distillent avec parcimonie les révélations, ménageant un grand suspense pour le final. Le dessin de Vincent Mallié est toujours aussi incroyable de puissance et de précision. L’élève va finir par dépasser le maître Loisel ! Les visages sont ceux de l’univers de Loisel (Gaëlle ressemble furieusement à Pélisse et le petit peuple au Rige), mais les paysages sont formidablement travaillés. Le décor a d’ailleurs un grand rôle à jouer dans l’histoire. Outre la plongée dans le monde « mystique » de la Bretagne, les paysages vont prendre la première place dans un chaos indescriptible. La série reprend donc un second souffle, même si on peut tout de même regretter une lecture rapide… A suivre.