L'histoire :
Erwan arrive en ville avec Blanche. Tout est dévasté depuis le tremblement de terre et beaucoup de gens sont morts ou gravement blessés. Malgré tout, Blanche a faim et ne cesse de se plaindre. Ils cherchent alors la boulangerie du village. Le curé demande de l'aide pour chercher les victimes et Erwan promet d'être de retour dans quelques minutes. Finalement, ils arrivent à la boulangerie, mais les propriétaires ne sont plus là. Seul leur enfant regarde les informations, fasciné par la catastrophe qui a touché le pays. Blanche se sert en pains au chocolat, même s'ils sont rassis depuis quelques jours. Erwan rejoint le curé et ils discutent des derniers événements tragiques. Soudain, Erwan se rend compte que Blanche a disparu. Cette dernière contemple un miroir et voit un autre visage sombre que le sien dans le reflet de la glace...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le monde étrange du Grand mort continue son long périple. Dans une atmosphère de plus en plus trouble, on suit le parcours d’Erwan et de Blanche au milieu des décombres du monde réel. Le mécanisme narratif est toujours le même d’album en album : on oscille régulièrement entre le monde que l’on connaît et le monde imaginaire peuplé de créatures étranges. De façon habile, l’opus joue sur une série de parallèles entre le destin de Blanche et celui de Sombre. Les deux êtres aux pouvoirs étranges créent un lien de plus en plus fort, à tel point qu’ils finissent par se voir entre les deux mondes. Malheureusement, l’originalité perd de sa saveur car les scènes se répètent et se ressemblent à mesure des épisodes. On n'est guère surpris. De plus, les auteurs ménagent tellement leurs effets qu’on n’apprend plus grand-chose. Seules quelques mini vérités se font jour, mais la plupart des révélations sont distillées au compte-goutte, pas du tout éclaircies. On apprend donc très peu d’éléments sur le monde de l’au-delà et le peu que l’on connaît n’est pas clair. Il faudra donc encore attendre un prochain tome pour (peut-être) avoir de plus amples détails. Même l’évocation du monde réel est sans profondeur. Malgré un terrible tremblement de terre qui a secoué le pays, le propos est superficiel et l’ambiance apocalyptique est finalement vide d’émotions. Les auteurs s’attardent simplement sur des détails et des actions quotidiennes sans grand intérêt. La lecture est certes fluide mais beaucoup trop rapide et sans âme. Heureusement, Vincent Mallié est toujours au top-niveau du dessin. La profusion de détails et la beauté du trait aident à camper ce monde si particulier et nous permettent de rester encore un peu vivant dans ce Grand mort. Pour combien de temps ?
